mercredi 13 août 2008

Les lulus de la colère

Bon, ça va faire!

La Chine ne respecte pas les droits de l’Homme. La Chine tabasse le Tibet. La Chine pollue, la Chine abuse, la Chine profite, la Chine fait travailler les enfants et emprisonne leurs parents pour avoir dit leur façon de penser. Vrai, la Chine n’est pas gentille. Elle est même plutôt vilaine, si vous voulez mon avis. Mais de là à faire tout un plat pour une petite chanteuse de neuf ans qui n’en est pas une, il y a une marge.

La cérémonie d’ouverture était un SPECTACLE et je ne comprends pas qu’on s’étonne à ce point que sa mise en scène ait été arrangée avec le gars des vues. Je suis la première à trouver que le culte de la beauté «parfaite» prend trop de place dans la société actuelle et, oui, j’aurais préféré que la Chine soit aussi fière de la petite chanteuse aux dents croches que de la petite cute au sourire Colgate. Mais c’est le propre de la télé que de nous montrer des gens télévisuels et c’est le propre du spectacle que de nous montrer des images spectaculaires. Non, je ne suis pas d’accord avec le principe, pas plus que je ne suis d'accord qu'on place toujours les beautés plastiques au premier rang des auditoires afin de faire grimper les cotes d’écoute. Mais c’est la game jouée par tous les pays du monde et la Chine n’est pas plus coupable de tricherie ou de mensonge que les états capitalistes.

Cessons d’user nos doigts à chercher des poux et concentrons nos énergies à pointer les vrais problèmes.

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mardi 1 juillet 2008

Le temps qui passe...

1998


2008

samedi 3 mai 2008

Le pudding à l'arsenic

Voilà exactement un an et dix jours que mes nouvelles voisines ont élu domicile dans le petit logement adjacent au mien. Trois cent soixante-seize jours et autant de nuits à les détester profondément. Vous le savez, il y a eu d'abord Petite Peste qui a passé l'été dernier à crier sur ma terrasse, puis sa mère qui n'a rien trouvé de mieux à faire que de m'empêcher de dormir pendant des mois en s'installant presque sous ma fenêtre de chambre pour crier à sa fille de se taire. Ensuite, quand je croyais que la situation ne pouvait être pire, il y a eu les miaulements interminables de leur grosse chatte en chaleur et l'apparition de deux clébards. Depuis, le plus gros des chiens jappe après moi dès que je passe devant la fenêtre, en plus de laisser ses excréments partout sur ce qui fut jadis mon oasis de paix.

Le printemps est arrivé, et c'est avec une apréhension indescriptible que j'anticipais le décalfeutrage de la fenêtre de ma chambre. Étant donné que la petite famille d'à côté gagne un membre supplémentaire à chaque saison, je me disais que le dégel du crottin allait sûrement m'apporter une autre belle surprise. Je ne fus pas déçue: la maman s'est fait un chum et ils passent leurs soirées à s'engueuler. Pour la première fois depuis un an, j'ai de la peine pour Petite Peste. Je l'imagine dans son lit, les mains sur les oreilles pour ne pas entendre sa mère sacrer dans la cuisine et cette pensée ne m'aide pas à trouver le sommeil.

Cette année encore, mon passe-temps estival consistera à élaborer des plans machiavéliques qui, s'ils ne réussissent pas à faire disparaître ma voisine, auront au moins l'avantage de meubler mes nuits d'insomnie.


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jeudi 10 avril 2008

Tu réalises que t'es out quand...

En marchant sur le trottoir, tu vois un garçon de sept ou huit ans, allongé sur le ventre, qui semble avoir des spasmes. Regardant autour, tu remarques deux autres ti-culs qui le regardent avec un sourire en coin. Ayant peur d'être témoin d'une crise d'épilepsie, tu te penches au dessus du jeune, lui demandes s'il est correct et il te répond: «Ben oui, tsé, j'fais du breakdance!».

Et tu entends, en poursuivant ta route, un des deux autre bozos lâcher un «vieille folle!»...

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mardi 25 mars 2008

Le courrier de Solange

Chère Solange,

Je suis une jeune femme dans la trentaine et j'ai un blogue que je néglige sérieusement depuis quelques mois. La raison en est simple: mon quotidien ne suffit plus à me fournir l'inspiration nécessaire. En gros, je n'ai plus rien d'intelligent à dire.

On pourrait croire que tout cela est différent dans la «vraie» vie, que j'ai une existence trépidante, remplie d'échanges philosophiques enrichissants. Eh bien non. Même dans mes rares moments de loisir, alors que j'ai la chance de côtoyer des gens brillants, par exemple lors du poker dominical, je n'ouvre la bouche que pour dire des inepties. Pire encore, une personne qui m'est très chère et qui prétend m'aimer se sert de mes logorrhées pour agrémenter son propre blogue. Si seulement je n'avais pas abusé de ce petit vin de dépanneur, j'aurais peut-être pu replacer mes paroles dans leur contexte original, mais je n'en ai gardé aucun souvenir.

Pendant ce temps, des lecteurs que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam me soupçonnent d'être «une personne qui a une orientation sexuelle particulière».

Dites-moi Solange, souffrirais-je de troubles bipolaires, d'alcoolisme, du jeu compulsif ou simplement de répression de mon identité sexuelle? Éclairez-moi, je vous en conjure.

Galad

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samedi 1 mars 2008

Galad et la sloche

Si on m'offrait une baguette magique, je sortirais un de ces maudits chauffards de son SUV, je l'installerais sur un coin de rue du centre-ville et je le roulerais dans un trou d'eau glacée.

Comme ça, je ne serais pas la seule à savoir ce que c'est que d'arriver au boulot trempée des pieds à la tête...

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jeudi 14 février 2008

Tout est parfait

Déjà, il y a quelques mois, quand un ami nous a fait visionner ce film inachevé et sans trame sonore, l'homme et moi fûmes cloués à nos fauteuils. Alors que l'ami tentait de justifier tel mauvais enchaînement ou telle scène un peu longue qu'il se promettait de corriger, nous n'avions d'yeux que pour ces jeunes talents qui arrivaient à nous émouvoir jusqu'à la moelle.

Allez donc le voir, vous m'en donnerez des nouvelles.

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samedi 2 février 2008

2 février 1997

On se lève un beau dimanche matin. On entame la préparation d'un gros pot de café pour les colocs, quand un nuage de fumée jaunâtre envahit la cuisine. En moins de trois minutes, sans trop savoir comment, on se retrouve en jaquette sur le trottoir enneigé de la rue Mont-Royal, deux albums de photos sous un bras et un chat dans l'autre.

Cinq heures plus tard, une quinzaine de camions rouges et une centaine d'hommes en jaune retournent d'où ils viennent et on peut enfin rentrer chez soi. Enfin, de ce qu'il en reste.



(Le premier qui fait un lien avec mes talents culinaires, j'lui envoie un morceau de mon dernier gâteau aux carottes...)

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vendredi 11 janvier 2008

Comment perdre un million sans se fatiguer

Je ne sais pas si c'est parce que la nuit fut particulièrement tranquille ou parce que je savais que c'était mon avant-dernière avant le grand retour au travail de jour (après plus de cinq ans de vie nocturne, je tiens à préciser), mais de drôles d'idées me sont passées par la tête cette nuit. Peut-être aussi parce que c'était la fête de mon petit frère et que, comme toujours, ça me fait penser au temps qui passe, au chemin parcouru pendant ces neuf années qui me séparent de lui.

Toujours est-il que j'ai repensé à une parole d'un de mes profs de cégep. Il nous avait dit, comme ça, que nous devions nous hâter de choisir une carrière et de s'y lancer tête première, qu'en étudiant «pour le fun» ou en prenant une année pour voyager avant d'aller à l'université, nous ne perdions pas seulement notre temps, mais beaucoup d'argent. Il disait que les années de salaire perdu ne devaient pas se calculer selon nos revenus d'étudiants, disons 10000$, mais bien selon nos revenus à l'aube de la retraite, soit près de dix fois plus. À l'entendre, notre vie entière dépendait des décisions que nous devions prendre à dix-huit ans. Une année de jeunesse mal gérée, une seule, pouvait nous priver d'une jolie maison à la campagne où passer nos vieux jours.

Bien entendu, je n'ai pas suivi les bons conseils de ce professeur: à vingt-cinq ans, j'étais encore assise sur les bancs d'université, à décortiquer les textes de Nietzsche et à tenter de traduire Platon, faute de savoir quoi faire pour gagner ma vie. Puis sont venues les années à l'étranger, où à peu près tout ce que je possédais pouvait tenir dans un sac à dos. C'est cassée comme un clou rouillé que j'ai accepté un job de vérificatrice dès mon retour, un job «en attendant». En attendant quoi? Je ne l'ai jamais su. Cinq ans et trois employeurs plus tard, je troque les tête-à-tête nocturnes avec ma calculatrice pour la gestion d'une centaine d'employés. Ce n'est pas la mer à boire, mais disons que ça fera l'affaire «en attendant».

Ouais, la petite philosophe en herbe qui rêvait d'une petite vie de bohême commence à rentrer sérieusement dans les rangs. Selon le calcul du professeur de cégep, je dois bien avoir perdu un million pour avoir vécu ma jeunesse.

Pourtant, plus j'y pense, plus je me dis que ce n'est vraiment pas cher payé.

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samedi 22 décembre 2007

Cher Père Noël

Vous vous rappelez de ma voisine? Celle qui a passé l'été à crier après sa fille qui elle-même passait ses journée sur la terrasse à crier sous la fenêtre de ma chambre? Même sa grosse chatte en chaleur a réussi, à coups de miaouuuuuu interminables, à m'empêcher de fermer l'oeil pendant près d'une semaine...

Après trois mois d'insomnie, c'est avec un bonheur indescriptible que j'ai vu arriver l'automne: Je pouvais enfin fermer la fenêtre et dormir quelques heures par jour, au moins jusqu'à ce que la petite peste vienne jouer au ballon sur le mur de ma chambre en rentrant de l'école. Puis, avec les temps froids, ma terrasse a retrouvé sa bonne vieille tranquilité d'antan et j'ai retrouvé mes huit heures de sommeil par jour. Ça ne durera pas, que je me disais. J'avais raison.

La voisine a maintenant un chien d'environ six mois. Afin de lui aménager un terrain de jeu, madame a eu la brillante idée d'empiler tous ses meubles d'extérieur sur MA terrasse. Par bonheur, mon homme a eu la délicatesse de lui repitcher le tout de son côté et d'aller lui dire qu'elle commençait à nous les casser sérieusement. Elle a semblé comprendre le message et n'a plus osé remettre le pied sur notre territoire. Maintenant, quand elle fait sortir le chien, elle reste gentiment sur son balcon pendant que le quadrupède vient se soulager chez moi. Les deux mètres de neige jaune qui jonchent le sol de ce qui fut jadis mon petit coin de paradis peuvent en témoigner. À mon intrépide amoureux qui est retourné, cette semaine, lui dire de notre façon de penser, elle a répondu: «Ça ne sert à rien de dire non au chien, il est trop jeune. Quand il sera grand, il va comprendre

Je sais, très cher Père Noël, que je suis un peu à la dernière minute, mais croyez-vous qu'il serait possible d'ajouter un bidon d'essence et une boîte d'allumettes à ma liste de cadeaux?

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samedi 15 décembre 2007

J'écris parce que je cuisine mal (part two)

C'est un fait, je ne suis pas la meilleure des cuisinières. Je vous ai déjà narré quelques unes de mes débandades culinaires ici, il y a quelques années. Mon homme y avait aussi mis son grain de sel ailleurs, avec son ironie légendaire. On dit que l'important c'est d'essayer, de ne jamais se décourager, mais quand même la poubelle de la cuisine recrache les restes de table, il y a lieu de se poser de sérieuses questions.

En fait, j'exagère un peu, si peu. À titre d'exemple, le souper chez Daniel, il y a environ un an et demi, où chacun des convives devait se charger d'une partie du repas. Il m'avait demandé de faire une salade verte (il fournissait la vinaigrette) et d'acheter un pain. Rien de bien dangeureux, aucun risque d'indigestion possible. Je me suis donc pointée chez lui avec de beaux légumes frais et un énorme pain 28 grains. C'est en sirotant un verre de rouge que j'ai préparé une superbe salade pleine de belles couleurs, sous l'oeil attentif de mes amis. Jusque-là, tout allait bien. Puis, sont arrivés Patrick et sa douce qui se sont joints à nous à la cuisine où trônait fièrement ma salade, pleine de belles promesses. Nouvellement arrivée dans le groupe, la Sauterelle me demanda comme ça si j'étais vraiment aussi mauvaise cuisinière qu'on le prétendait. Je lui expliquai alors que non, je n'étais sûrement pas si nulle que ça, que j'étais un peu distraite de nature, mais que ma mauvaise réputation avait surtout été créée par mon homme qui est plutôt difficile. En parlant, j'ai tendu le bras vers la boîte à épices pour y saisir le pot de basilic et j'ai dévissé le petit couvercle pour en soupoudrer sur la salade. Par l'hilarité générale qui s'est déclenchée, j'ai tout de suite su que quelque chose clochait. En effet, le pot d'épice ne comportait pas de petite rondelle à trous et je venais d'en verser tout le contenu sur les légumes. Pendant que mes amis se roulaient par terre, Dame V a eu la gentillesse de nettoyer le plus gros des dégâts et la salade fut tout de même mangeable. Mais ma réputation n'en a été que renforcée.

Demain, je reçois tout le monde à souper pour l'anniversaire de Gabrielle et ce sera moi qui me chargerai du plat principal. Dans moins de 24 heures, huit personnes s'assoieront à ma table avec, je le sais, le sourire aux lèvres et un peu d'appréhension dans les yeux. La pression est forte. Demain soir, ça passe ou ça casse.

J'ai la chienne, vous pouvez pas savoir

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lundi 10 décembre 2007

Nous sommes tous des cons

À moins que vous ne soyiez aveugles, vous avez sûrement remarqué que le sujet de l'heure est la fameuse controverse liée à la politique de non-confidentialité du site Facebook. Je vous épargne les détails du contrat de l'utilisateur, d'autres ont déjà très bien résumé l'affaire ailleurs. Rappelons seulement qu'en nous inscrivant à ce site, nous permettons à ses administrateurs non seulement d'utiliser ou de revendre nos informations personnelles à des fins publicitaires, mais aussi de s'approprier et de licencier toute information publiée sur nous ou par nous ailleurs sur le web.

La question que je me pose est la suivante: comment des gens moindrement allumés et prudents, qui lisent les petit caractères de tout contrat avant d'y apposer leur signature peuvent-ils appuyer si hardiment sur le bouton «J'accepte» de n'importe quel site internet? Combien d'entre nous aurions accepté les conditions d'utilisations si nous avions pris quelques minutes pour les lire? Maintenant que nous sommes conscients des dangers auquels nous sommes exposés, nous savons aussi qu'il est trop tard pour revenir en arrière, le contrat étant «irrévocable» et «perpétuel». Désactiver notre compte ne changerait rien, le mal est là, tel un cancer qui nous ronge la propriété personnelle et intellectuelle.

Ce qui me fâche le plus dans cette histoire, ce n'est pas qu'on puisse me voler mes idées, mais bien de savoir que c'est moi qui les ai négligeamment léguées.

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samedi 17 novembre 2007

Je me souviens de quoi au juste?

Il y a 170 ans, John George Lambton (alias Lord Durham) débarquait à Québec. Sa mission: mettre une peu de lumière sur la rébellion des Patriotes et proposer des solutions à la couronne britannique ou, en d'autres mots, accroître le pouvoir des Anglais au Bas-Canada.

Le rapport qu'il présenta à Londres deux ans plus tard n'était pas des plus flatteurs à l'endroit de nos ancêtres. En voici un extrait:


La conclusion de son enquête fût très claire. Il ne passa pas par quatre chemins pour affirmer que les Français devaient, dans un avenir très proche, être assimilés par ce qu'il nommait «la race supérieure»:


* * *

Les temps ont bien changés depuis le Rapport Durham. Le Bas-Canada s'est modifié jusqu'à devenir la province de Québec, une majorité francophone a pris les rennes du gouvernement provincial, des partis nationalistes ont vu le jour et la loi 101 a été votée en chambre pour garantir la protection de la langue française. Tout a tellement changé que les descendants des Canadiens-Français ne sentent plus le besoin de se battre pour leur autonomie et la préservation de leur culture. Les Patriotes ne représentent plus qu'un emblème tout juste bon à illustrer quelques lignes de nos manuels d'histoire. Ils rougiraient sûrement de voir qu'on préfère maintenant élire des gouvernement plus disposés à forniquer avec les agneaux de la couronnes britannique que de protéger la survie de notre culture unique.

Pendant que notre peuple sans mémoire s'écrase de lui-même, une poignée d'arrogants lui crache à la figure en créant l'Office québécois de la langue anglaise.

Si vous n'avez pas encore envie de vomir, allez donc lire le Rapport Durham.
Vous m'en donnerez des nouvelles.

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dimanche 4 novembre 2007

Ouille!

Pas facile d'être lendemain de veille.

(Et y'a les copains qui m'attendent pour le poker... misère!)

jeudi 25 octobre 2007

Brigades d'hier

La première fois qu'on m'a demandé ce que je voulais faire plus tard, j'ai répondu, du haut de mes cinq ans, que je serais brigadière. Pas d'ambitions, vous pensez? Eh bien détrompez-vous! La dame au dossard orangé qui me faisait traverser le petit boulevard sur le chemin de la maternelle était la personne qui me semblait la plus heureuse du monde. Toujours souriante, beau temps mauvais temps, elle avait de belles grosses joues toutes rouges et des petits yeux rieurs. Voilà des décennies que j'ai oublié son nom, mais je me rappelle qu'elle nous demandait tous les matins si nous avions bien dormi et au retour le soir, elle insistait pour qu'on lui montre les bricolages qu'on avait fait durant la journée. C'est avec une grande fierté que je lui montrais le dessin au crayon feutre d'un oiseau qui ressemblait à un hélicoptère écrasé ou un auto-portrait en bonhomme allumette. Et c'est avec un sourire tout a fait crédible qu'elle me disait que j'étais une très grande artiste. Moi je la croyais, comme je croyais qu'elle avait le plus beau métier du monde.

Cette histoire m'est revenue en tête en croisant les brigadières du boulevard St-Joseph ce matin. Si je suis toujours aussi nulle en dessin, les traverseuses fluorescentes semblent, quant à elles, avoir perdu leurs jolis sourires. Peut-être que ce sont les enfants qui ont changés. Ou le monde en général. Je me suis demandé si elles portaient une arme dans certains quartiers de la ville. En tous les cas, même si je n'ai toujours pas de plan de carrière bien défini, je me félicite de m'être détournée de ma première «vocation».

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samedi 13 octobre 2007

Question de principe

J'ai toujours éprouvé un profond malaise en pensant à ces prétendus voyageurs qui se rendent, année après année, dans des «tout inclus» des Caraïbes. Je n'ai jamais pu comprendre comment on peut relaxer dans ce type de paradis artificiel. Comment peut-on s'empiffrer au buffet de l'hôtel quand la population de l'autre côté du mur meurt littéralement de faim? Comment peut-on prétendre aimer un pays quand tout ce qu'on en a vu c'est son beau sable jaune et son eau turquoise? Comment peut-on prétendre connaître une population quand on passe une semaine entouré de touristes et que notre seul contact avec les autochtones se résume à laisser quelques dollars américains à la femme de chambre?

Je ne veux pas juger les gens qui s'offrent ce genre de vacances, chacun son truc, mais ça me désole de penser aux populations locales qui n'auront jamais les moyens de passer ne fut-ce qu'une journée dans le spa entouré de palmiers qu'on a installé sur leurs propres terres.

Oui, ça me désole. Mais il y a parfois des circonstances atténuantes: comme quand il nous reste une semaine de vacances à prendre, qu'on se les gèle sous la pluie depuis six jours et qu'on se fait offrir d'aller prendre un bain de soleil gratuitement en République Dominicaine. D'un côté, la pluie glaciale et les beaux principes, de l'autre, un bikini et la douce chaleur du soleil.

L'avion décolle dans quelques heures. Mes principes peuvent bien m'attendre une petite semaine, non?

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jeudi 20 septembre 2007

De la poudre aux yeux

Ce matin, j'ai envie de vous parler du Yom Kippour, le jour le plus saint de l'année juive, qui aura lieu dans deux jours en Israël. Si on oublie le côté «expiation des péchés», qui n'est pratiqué que par une minorité orthodoxe, le Yom Kippour a ceci de particulier: il arrête le temps. Le vendredi après-midi, dès le coucher du soleil, tout s'arrête à la grandeur du pays: plus d'épiceries, d'autobus, de voitures, de restaurants, de journaux, de bars... Même la télévision nationale ferme les ondes. En fait, tout ce qui n'est pas service d'urgence doit se faire oublier pour 25 heures, soit jusqu'au coucher du soleil le lendemain.

On a beau en avoir entendu parler, il faut vraiment l'avoir vécue sur place pour réaliser pleinement la valeur d'une telle journée. Ce qui m'a le plus frappée, lors de mon premier Kippour, fut la pûreté du silence que seul le rire des enfants gambadant sur les boulevards avait le droit de briser. Dans cet absence de bruit ambiant, les piétons et les cyclistes qui envahissent les rues se sentent obligés de chuchoter et ceux qui choisissent de rester à la maison n'oseraient jamais déranger les voisins avec leur musique. Vingt-cinq heures de bonheur à l'état pûr!

Je ne peux m'empêcher de croire qu'il y a un lien direct entre le Yom Kippour et la journée sans voiture qui a lieu dans plusieurs centaines de ville à travers le monde. Mais ici, à Montréal, le temps est loin de s'arrêter. On ferme une dizaines d'artères du centre-ville un jour de semaine, on organise quelques activités «vertes» ici et là, on installe une fausse pelouse sur la Ste-Catherine et on peut aller dormir la conscience tranquille. Aurait-on oublié que la vie continue à l'extérieur du petit périmètre protégé? Des voitures, il n'y en a pas moins sur les routes, au contraire elles sont plus nombreuses à faire du surplace dans les bouchons de circulations ailleurs sur l'île. La journée sans voiture n'en est pas une. Ce n'est que de la belle poudre aux yeux qui comblera les trous dans les bulletins de nouvelles de ce soir.

Moi, si j'ai envie d'aller me rouler sur la pelouse, je vais au parc Lafontaine. Il est ouvert 365 jours par année et n'a pas la prétention de changer le monde. Sinon, il y a toujours le Yom Kippour...

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dimanche 16 septembre 2007

Un peu de sérieux

Tout le monde est toujours divisé sur tout: la politique, le tofu, la cigarette, le dernier film à l'affiche... Pourtant, on dirait qu'il existe un consensus contre le port des sandales avec des bas. Oh, là dessus, y'a pas de doute, tout le monde s'entend!

Alors, vous qui êtes si nombreux, faudrait m'expliquer: C'EST QUOI LE PUTAIN DE PROBLÈME DES BAS AVEC LES SANDALES?

mercredi 5 septembre 2007

Le retour

J'avais oublié à quel point, après dix jours de vacances, notre quotidien peut nous sembler misérable...

lundi 13 août 2007

De la plage et de la vieillesse

Une belle journée à la plage avec d'anciens collègues était organisée pour hier. Puisque je me doutais bien qu'untel allait apporter un frisbee et un autre un ballon de soccer, j'ai pensé ajouter un petit jeu de backgammon portatif dans mon sac. Considérant que j'étais levée depuis la veille, il me fallait prévoir une activité tranquille en cas de chute de mes réserves d'énergie. Et puis, j'aime le backgammon! Après avoir joué en ligne pendant quelques années, j'ai touché mon premier vrai plateau de jeu en Israël, où j'ai eu la chance de me mesurer contre d'anciens joueurs professionnels (le shesh-beish est presque un sport national là-bas), et même de gagner un petit tournoi amical à Tel Aviv. Au gré de mes voyages, le backgammon est rapidement devenu un moyen de passer le temps tout en faisant de belles rencontres. Mais, le jeu étant beaucoup moins populaire ici qu'au Proche-Orient, je n'ai pas roulé les dés depuis mon retour, il y a près de cinq ans.

Donc, à la plage hier, après un bon repas cuisiné sur place et englouti en moins de deux par une bande de gais lurons s'exprimant simultanément dans les deux langues, j'ai sorti mon petit jeu de backgammon et me suis trouvé un adversaire qui disait ne pas savoir très bien jouer. «Pas de problème, c'est très facile, tu vas voir.» Puis, sous le regard attentif de quelques convives rassasiés, j'ai ouvert le plateau de jeu et me suis préparée à y installer les pastilles rouges et noires. Black out! Impossible de me rappeler de la mise en place. Même pas un peu. Rien. Aucun souvenir, aussi petit soit-il, qui m'aurait permis de me sauver la face. Trou blanc total! Bien sûr, le soleil tapait fort, ma journée était déjà entamée depuis une bonne vingtaine d'heures et ma bouteille de rouge montrait déjà son cul vide, mais de là à ne pas me rappeler d'un jeu que j'ai pratiqué pendant des années...

J'ai dû me résigner à remettre le plateau dans mon sac. «Quelqu'un a envie d'une saucette?» La journée s'est poursuivie comme si de rien était, mais quelque chose en moi avait changé: j'ai réalisé, hier après-midi, ce que voulait dire vieillir. Rien à voir avec la perte des capacités physiques qui fait qu'on s'essouffle plus rapidement en jouant au tennis. Non, la vraie vieillesse. Celle qui use lentement le cerveau, hypocritement, jour après jour. Celle qui fait croire qu'à 32 ans, on a encore toute la vie devant soi, jusqu'à ce qu'on réalise que tout en nous ira inévitablement en se dégradant.

Après douze bonnes heures de sommeil bien méritées, je me suis levée en me demandant si, depuis le temps que je porte des sandales à velcro, je saurai encore nouer les lacets de mes chaussures au retour des temps froids.

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lundi 6 août 2007

Pas facile d'être une femme

Ça fait quinze bonnes minutes que je suis plantée comme une dinde devant l'énorme section des shampoings. Habituellement, je suis assez rapide quand vient le temps de faire les courses: j'entre, prends ce dont j'ai besoin, passe à la caisse et ressors en moins de temps qu'il n'en faut à la caissière pour me demander si j'ai la carte airmiles. Mais les fabricants de shampoings se foutent littéralement de notre gueule. C'est ridicule: des "spécialement conçus" pour cheveux secs, gras, ternes, fins, épais, frisés, ondulés. Des gammes complètes pour les brunettes, les rousses, les blondes et les fausses blondes. Des mixtures miracles pour procurer plus de volume, moins de pellicules, plus d'éclat, moins de frisottis, plus de corps...

Chez moi, j'arrive à tout nettoyer avec une unique bouteille de savon à vaisselle: les assiettes, les chaudrons graisseux, le plancher, la salle de bain, les fenêtres, les taches sur les vêtements... Tout, sans distinction de couleur, de longueur ou de forme. Et quand la bouteille est vide, rien de plus simple: j'ai le choix entre l'odeur de citron, d'orange ou de vert. Mais les shampoings... Comment savoir si mes cheveux ont besoin d'extraits de pépin de melon d'eau biologique ou d'extraits d'ovaire de chèvre en rut?

― Bonjour Madame, je peux vous aider?

― Oui. Auriez-vous un shampoing spécialement conçu pour laver les cheveux?

― Bien sûr! Votre cuir chevelu est-il plutôt gras ou sec?

― Bah... Oubliez ça, il me reste du savon à vaisselle à la maison.

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vendredi 3 août 2007

Silence! Silence?

Pendant que les poissons tentent, tant bien que mal, de survivre dans leur aquarium caniculaire, moi je dors.
Huit heures de sommeil, comme ça, sans interruption.
Il y a un truc qui ne tourne pas rond.

Quelqu'un voudrait bien aller sonner chez les voisines?
Des fois qu'elles seraient mortes, emmêlées dans leurs cordes vocales...

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mardi 31 juillet 2007

Catch of the day

Parfois, il suffit de quelques heures de congé pour se sentir réellement en vacance. Il faut dire que quand on a la chance d'avoir un papa qui nous propose de passer la journée avec lui et que le soleil est au rendez-vous, les conditions sont réunies pour garantir un bon moment. Si en plus, après un petit dîner à la Mexicaine, le papa nous prête un short et nous installe à l'arrière de sa moto pour nous amener loin de la ville, respirer les bonnes odeurs de la campagne, c'est encore mieux. Et si, au retour dans cette maison qui nous a vu grandir, mais où on ne s'est jamais autant sentie chez soi que ce jour-là, notre papa nous cuisine de délicieux filets de poissons qu'il a pêchés lui-même, on s'approche dangereusement de l'extase!

Un autre petit moment père-fille à mettre dans les bons souvenirs. Et au frigo, un reste de poisson au curcumin qu'on aimerait bien garder là, jusqu'à la prochaine fois…

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jeudi 26 juillet 2007

Un lundi pas comme les autres

Les gens se ne parlent pas. On n'a qu'à prendre le métro à l'heure de pointe ou à s'asseoir dans une salle d'attente pour constater que chacun fixe un point invisible droit devant soi ou bien se cache derrière un livre ou un journal. Dans les grandes villes, les seuls gens qui nous abordent sont soit des mendiants, soit des fous. Notez que je ne suis pas mieux que quiconque: ayant grandi à Montréal, je suis souvent la première à me foutre le nez dans un bouquin et j'aime bien qu'on me laisse tranquille. Pourtant, j'ai souvenir d'une époque pas si lointaine où, à l'étranger, je nouais des liens avec le premier des quidams: le patron du café, la caissière de l'épicerie, la voisine de palier... Tous les gens qui passaient à moins de deux mètres de moi recevaient au minimum un sourire et un bonjour et, fait étonnant, on me le rendait bien.

Lundi dernier, suite à un bel après-midi passé à profiter du soleil, Nancy et moi nous sommes retrouvées assises à un resto de la rue St-Denis autour d'une bouteille de rouge et de deux bols de moules fumantes. À la table d'à côté, il y avait un couple qui ne cessait de nous sourire et de nous jeter des regards complices. Profitant de l'absence de ma compagne partie à la recherche d'un téléphone public, j'en profitai pour me laisser prendre au jeu et échanger quelques mots avec mes voisins de table. Il ne m'en fallut pas plus pour les trouver réellement sympathiques. J'appris qu'il était un homme d'affaires et qu'elle était directrice d'un centre pour personnes âgées. «Vous n'êtes sûrement pas de Montréal...» que je leur dis. «Comment t'as deviné?». «Facile, vous m'avez parlé!».

Notre gueuleton à deux s'est rapidement transformé en souper à quatre et nous eûmes un réel plaisir à discuter de tout et de rien. À l'extérieur, les camions de pompier arrivaient à folle allure pour combattre l'incendie qui sévissait au coin de Rachel, à une cinquantaine de mètres de notre terrasse. L'homme est parti acheter une autre bouteille de vin pour que nous puissions la partager. Puis, après le café, c'est sorti tout seul: «Allez, je vous invite à prendre le digestif dans un petit bar pas loin d'ici!».

La soirée s'est terminée sur le coup de minuit et c'est avec des câlins interminables que nous nous sommes promis de remettre ça un de ces soirs. Le couple est reparti à Drummondville et moi je suis rentrée à pied.

Avec l'impression de revenir d'un très beau voyage.

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lundi 16 juillet 2007

Karma Sutra

Ce ne peut être que mon karma. J'ai dû être vraiment mauvaise dans une autre vie. Oui, ce ne peut être que ça. Autrement, comment expliquer que je sois inévitablement réveillée après trois heures de sommeil dès que j'ai un jour de congé? La lune en Bélier? Mars au deuxième décan? L'ADQ à l'opposition officielle?

Il y a déjà la petite voisine et sa mère qui m'empêchent tour à tour de dormir depuis trois mois, vous connaissez l'histoire, mais ce ne sont pas elles qui m'ont réveillée aujourd'hui. C'est leur chatte. Une belle grosse chatte en chaleur postée devant la fenêtre ouverte. Miaouuuuuuuu miaouuuuuuuu, je n'entends rien d'autre depuis huit heures ce matin. Trois femelles partagent l'appartement voisin du mien, et les trois pourraient gagner n'importe quel concours de décibel.

Miaouuuuuuuuu....

Pourtant, il me semble que je mène une bonne vie. J'avoue que côté karma, ça ne m'aurait pas nuit de consulter mon homme avant de jeter ce gros sac qui traînait sur la terrasse depuis des années. J'aurais pu apprendre qu'il ne s'agissait pas de vieilleries laissées là par les anciens locataires, mais bien du matériel de camping de monsieur. (J'ai quand même eu la délicatesse de ne pas lui signaler que la bévue aurait été évitée s'il avait lui-même fait le ménage de la terrasse, tel que convenu. Ça devrait compenser, non?)

Miaouuuuu...

J'ai bien mes petits travers comme tout le monde, mais je suis mon petit bonhomme de chemin sans trop déranger. Hier soir, par exemple, je n'ai pas été trop arrogante quand je gagnais tout l'argent des copains au poker. M'enfin, un peu quand même... Mais rien qui ne justifie la privation de sommeil, je vous jure.

Miaouuuuuuu....

À bien y penser, je n'aurais peut-être pas dû être aussi cinglante envers Fred juste parce qu'il ne m'a pas invitée à la première de son film. D'autant plus que je venais de lui soutirer la moitié de ses avoirs avec une full house des valets par les as. Faut pas déconner avec le karma.

Miaouuuuuuuuuuu...

Ah, j'envie Sisyphe qui avait au moins l'avantage de rouler sa pierre en silence.

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jeudi 12 juillet 2007

Les péchés du Groendland

Moi, vous me connaissez, je ne suis pas tellement du type à me servir de cette page comme vitrine publicitaire. Mais la tentation est trop forte, je dois y céder.

Pour ceux qui ne sont jamais allés fouiner du côté de chez François, sachez que depuis quelque temps, il nous sert une revue des sept péchés capitaux, à la sauce groendlandaise. Un vrai délice! On en prendrait volontier une deuxième portion...

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lundi 25 juin 2007

Jesus Camp

Environ 80 millions d'Américains font partie de l'Église Évangéliste. Pour assurer la relève, des pasteurs pentecôtistes organisent des camps d'été pour jeunes enfants où on leur apprend, entre autres choses, à lutter contre l'avortement et à adhérer à la politique guerrière de Bush.

Je suis encore trop perplexe pour trouver les mots qui pourraient décrire ce film. Je peux toutefois vous assurer qu'il s'agit d'une petit bijou de documentaire. Beaucoup plus épeurant que bien des films d'épouvante.

Des extraits vidéo sont disponibles ici.

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jeudi 21 juin 2007

L'insomniaque et la fourmi

Ce sont les miaulements de ma chatte qui m'ont tirée du lit aujourd'hui: «Hey l'humaine! Y'a un tas de fourmis dans mon bol! Je fais comment pour manger, moi?». Effectivement, elles devaient être une dizaine à se régaler d'un reste de boîte de thon, ne laissant que les banales croquettes à mon amie quadrupède. (Ok, ça va, je sais qu'un bol de thon laissé par terre toute la journée, ce n'était pas tout à fait l'idée du siècle. Inutile d'en rajouter.) Premier réflexe: jeter le tout à la poubelle où, à ma grande surprise, s'affairait un autre groupe de fourmis. Puis, direction salle de bain, pour constater que le sol était noir de bestioles courant en tous sens. Pour mesurer l'ampleur de mon étonnement, sachez que la semaine dernière, mon homme a déposé une pastille de poison à fourmis dans chacune des pièces de l'appartement. Notamment, à côté de la poubelle de la cuisine et (vous l'aurez deviné) dans la salle de bain. Depuis, seules quelques-unes de ces bestioles étaient encore visibles, mon homme m'ayant fortement déconseillé de les piétiner pour qu'elles puissent ramener ledit poison dans leur colonie et ainsi tuer leurs petites amies. Mais alors, comment expliquer l'invasion massive de cet après-midi? Mystère et boule à mite!

Si les fourmis sont aussi intelligentes que Werber le prétend, peut-être ont-elles organisé une attaque armée en réaction à notre tentative d'empoisonnement, une vraie de vraie mission à la US army. Cela expliquerait pourquoi elles semblent de plus en plus grosses et de plus en plus déterminées. Il faudrait en conclure que la guerre ne fait que commencer. Et si nous avons l'avantage de la force, les fourmis ont indéniablement celui du nombre. Elles vont certainement, sous prétexte d'avoir trouvé en notre demeure des armes de destruction massive, occuper notre appartement jusqu'à ce que nous nous rendions...

Dans La révolution des fourmis, Werber a écrit: «Aime tes ennemis. C'est le meilleur moyen de leur porter sur les nerfs.» Foutaise! Moi je dis: si vous n'avez pas de mes nouvelles d'ici une semaine, appelez des renforts.

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lundi 18 juin 2007

À l'aide!

Je vous ai déjà parlé du monstre de ma terrasse (monstre devant lequel celui du Loch Ness ne pourrait que s'incliner), mais imaginez-vous qu'il a une mère! Et c'est dangereux ça, la mère d'un monstre! Un peu comme quand on croise un bébé ours en forêt et que la peur ressentie est doublée par l'appréhension de croiser un de ses parents. Eh bien, moi c'est à moins de deux mètres de la fenêtre de ma chambre que ça se passe! Si la petite créature est comparable à un système de son à haute densité, sa génitrice est probablement une usine à décibel! Rien de moins, je vous jure!

En attendant le retour de l'école de Petite Peste, Grande Peste, mère au foyer, ne trouve rien de mieux à faire que d'empoisonner la vie de ses voisins. Tantôt en choisissant la musique que doivent écouter les locataires de l'immeuble entier, tantôt en gueulant au téléphone devant sa fenêtre pendant des heures. Résultat: bien que j'essaie par tous les moyens d'oublier sa présence, j'ai l'impression de connaître sa vie dans les moindres détails. Rien de tel que d'être plongée, malgré soi, dans l'intimité d'une créature qu'on abhorre, surtout quand celle-ci nous empêche, jour après jour, de trouver le sommeil. En vérité je vous le dis, les cernes qui colorent mon visage n'ont d'égal que la haine que j'ai pour mes nouvelles voisines.

Depuis l'arrivée de mon cauchemar, il y a environ deux mois, j'ai eu suffisamment d'heures d'insomnie pour élaborer une dizaine de plans machiavéliques pouvant servir à chasser Petite Peste de ma terrasse. Malheureusement, ils sont tous trop cruels pour ne pas m'attirer d'ennuis plus graves. Quant à Grande Peste, je ne vois aucun autre moyen pour m'en débarrasser, que de foutre le feu à son appartement, ce qui risquerait d'endommager sérieusement le mien.

Mon sentiment d'impuissance et ma fatigue accumulée m'embrument dangereusement l'esprit. Aidez-moi, je vous en conjure! Ou je risque de commettre l'irrémédiable...

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vendredi 1 juin 2007

Conversation pour non voyants

MOI: En passant sur Papineau, j'ai vu une enseigne au néon rouge et bleu: "Salade thon et pêche, c'est l'enfer!" Je me suis dit que ça vaudrait la peine d'essayer ça.

ELLE: Hmmm

MOI: Mais en regardant de plus près, j'ai constaté qu'il s'agissait en fait d'une église/secte devant laquelle je suis passée des centaines de fois. Le message était plutôt: "Le salaire de ton péché c'est l'enfer".

ELLE: Pas fort...

MOI: Je pense être vraiment due pour me faire prescrire des lunettes.

ELLE: Rendue là, tu devrais passer directement à l'étude du braille.

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