mardi 30 mai 2006

Requiescat in pace


(Dire que dans les salons funéraires, j'étais de ceux qui ne bougeaient pas du fumoir. Il faudra maintenant nous habituer à confronter les morts... ou pire: les vivants.)

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dimanche 28 mai 2006

L'oeuf ou la poule?

Un scientifique londonien a finalement tranché: l'oeuf a précédé la poule. Vrai de vrai, c'est écrit noir sur blanc dans ma Presse d'hier. Évidemment, nous savions tous déjà que la première poule avait inévitablement été d'abord un embryon, mais là c'est un spécialiste en génétique qui le dit. Attention, on ne rit plus!

Ne reculant devant rien, Galad a poussé l'investigation plus loin et vous annonce en primeur que, devant le dilemme, le philosophe-généticien serait allé avec la famille et aurait choisi... l'enveloppe.

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lundi 22 mai 2006

Merci papa

Magasinant avec mon père pour le barbecue qu'il nous offre à l'homme et à moi pour nos anniversaires:

- Quand Jeff a su ce que tu voulais nous acheter, il trouvait que ce n'était pas cher payé pour m'avoir sauvé la vie.

- Il devrait plutôt se considérer chanceux que je ne lui aie rien réclamé...

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samedi 20 mai 2006

Au secours!

Je hais les longs week-ends et leurs flots de jeunes débiles ontariens. Si j'arrive à passer la nuit sans en étriper un, je m'offre deux kilos de crème glacée Häagen-Dazs triple chocolat. Comme si les stupides remaniements au boulot n'étaient pas suffisants. Sans compter toutes ces heures supplémentaires, combinées à l'interruption du métro qui m'a forcé à marcher une demie heure sous la pluie battante. Cette pluie qui justement n'en fini pas de tomber depuis quinze jours. «Deux kilos de triple chocolat et un paquets de clopes. Ce sera tout? - Non, je vous prendrais volontiers un câlin aussi, si vous voulez bien...» Des heures passées au lit à regarder le plafond, conséquence logique de l'abus de crème glacée. Si au moins mes seins n'étaient pas aussi gonflés, je n'aurais pas à supporter tout ce poids sur ma poitrine. Ce qu'il peut faire chaud ici. Et puis, c'est quoi cette odeur depuis deux jours? Merde, oublié de vider la caisse du chat. C'est fou de constater à quel point la télé peut être plate le matin. Y a-t-il vraiment des gens assez cons pour acheter une Sauna Belt? Sûrement quelques jeunes débiles ontariens...

Dites, ça dure combien de temps les SPM?

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lundi 15 mai 2006

Galad: 2, estomac: 1, en prolongation

On m'a déjà traitée de noms, mais jamais de "buffet froid", enfin jusqu'à aujourd'hui. Ce que vous ne savez pas, c'est que le commentaire de Perrasite sur mon précédent texte à failli être prémonitoire. Cet après midi, vers les deux heures, mon homme m'a sauvé la vie, du moins je le crois. Permettez-moi de vous raconter.

L'alcool coulait à flot hier soir au bar. J'ai pleinement réalisé la chose quand on m'a présenté la note à la fermeture. Outch! De retour à la maison, ce fut le black out quasi total, mais à ma grande surprise, je me suis réveillée sans le moindre mal de tête. Outre une déshydratation pour le moins prévisible, j'avais une faim de loup. Pourtant, impossible d'avaler quoi que ce soit, mon estomac semblait vouloir me faire payer ce que je lui avais fait subir la veille. Bien décidée à lui montrer que j'avais encore mon mot à dire, je me suis rendue à la salle de bain avec l'intention de faire table rase et de commencer ce lundi du bon pied. J'avais faim et j'allais manger, avec ou sans son consentement. Deux doigts bien placés près de la luette, la tête au dessus du lavabo et... c'est parti mon kiki! Galad: 1, estomac: 0. Mais attention, voilà que je ne peux plus respirer, je m'étouffe mais sans tousser. À peine un filet infinitésimal d'air, un râle affreux, et cette pression sur la cage thoracique. Les secondes qui semblent durer des heures, l'air qui ne passe toujours pas, l'impossibilité de tousser, l'impression insoutenable d'une chaleur atroce qui monte à la tête, puis la panique qui s'installe. Galad: 1, estomac: 1. Le cerveau devait commencer à manquer d'oxygène, j'étais de plus en plus étourdie. Non mais, tu parles d'une façon bête de mourir! Après une interminable minute de vaines tentatives de respiration, j'ai repris mes esprits et réalisé que je ne m'en sortirais pas toute seule. C'est les bras en l'air et rouge de douleur que je suis rentrée dans la chambre où l'homme dormait encore. Le bruit de mes râles l'a réveillé mais il n'a pas tout de suite compris ce qui se passait. Dans l'obscurité, il s'est mis à m'imiter et à me demander à quoi je jouais, puis il est devenu sérieux, très sérieux. Il a bondi hors du lit, m'a saisie par derrière, a placé son poing sous la jonction de mes côtes et, à l'aide de son autre main, a donné un grand coup, puis un deuxième, et un troisième, particulièrement fort celui-là. Homme: 1, estomac: 0. Les larmes aux yeux et les jambes tremblantes, je suis retournée à mon poste au dessus du lavabo. Mon regard a croisé mon reflet dans le miroir et j'ai cru discerner un semblant de sourire. J'ai mis de l'eau à bouillir pour me faire une bonne soupe Lipton et je suis allée remercier mon homme au salon. Grâce à lui, je suis là pour vous raconter que je ne suis pas un buffet froid, mais que j'aurais bien pu l'être...

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mardi 9 mai 2006

Kamélya

Il n'en menait pas large quand il est venu me rendre visite vers la fin de l'automne. Quelques semaines auparavant, il avait reçu un appel d'une ancienne maîtresse lui annonçant qu'elle portait son enfant depuis déjà quatre mois. Les questions se bousculaient dans sa tête: était-il prêt, à vingt-deux ans, à devenir papa? Advenant la possibilité de reconnaître sa paternité, serait-il à la hauteur? Arriverait-il à gérer une vie de famille avec une jeune femme qu'il ne connaissait qu'à peine? Ou, au contraire, allait-il être relégué au rang de pourvoyeur? Et elle, voudrait-elle de lui dans sa vie pour les dix-huit prochaines années? Pauvre petit frère. J'aurais tellement voulu le serrer dans mes bras et lui dire que tout allait bien se passer, que je serais toujours là. Mais une partie de moi s'inquiétait pour lui. Je réalisais tout à coup que mon unique frère allait voir ses responsabilités décupler, qu'il ne pourrait plus vivre au jour le jour comme il l'avait fait jusque là. La vie l'arrachait officiellement du monde de l'enfance et, malgré toute la bonne volonté du monde, je ne pouvais rien y faire.

Les mois ont passés, les nouvelles de la future maman se faisaient très rares, pour ne pas dire inexistantes. Du fond de sa campagne, elle ne retournait pas les appels. L'incertitude croissait au rythme des silences. Il s'était presque résigné à ne jamais connaître cet enfant, mais il savait pertinemment qu'aucune journée de sa vie ne passerait sans qu'il pense à celui ou celle qui aurait peut-être ses yeux ou son nez.

C'est tout sourire qu'il est venu me rendre visite ce soir. Vendredi dernier, la nouvelle maman a profité d'un séjour à Montréal pour présenter la petite Kamélya de deux semaines à son papa. La rencontre s'est formidablement bien passée. Mon petit frère a passé plusieurs heures avec son bébé. Pour la première fois, il a serré sa petite contre sa poitrine et il a sentit la puissance de la paternité. Et moi, pour la première fois depuis des mois, j'ai vu sourire celui que j'aime plus que tout au monde.

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