samedi 28 avril 2007

Per-vert

On le sait, ces temps-ci la mode est au vert. Bon nombre de campagnes publicitaires sont axées sur la protection de l'environnement et ce, même pour les produits les plus polluants. Les grandes compagnies tentent-elles de se donner bonne conscience, où essaient-elles plutôt de vendre cette bonne conscience aux consommateurs? Sûrement un peu des deux. Toujours est-il qu'en ouvrant ma boîte aux lettres ce matin, je suis tombée sur le dépliant publicitaire d'une compagnie de téléphonie mobile. Joli papier cartonné, blanchi et laqué, illustrant un petit singe arrosant un arbre.

Le message: Rapportez ce dépliant à l'une de nos succursales et nous planterons un arbre. Comme c'est généreux de leur part! La promotion en question est pan canadienne, ce qui fait que plusieurs millions de dépliants ont dû être imprimés et déposés à autant de résidences aux quatre coins du pays. Qui sait combien d'arbres ont été coupés? Ajoutons à cela l'usinage, le blanchissage du papier, le laquage, l'emballage et le transport des dépliants, rien de bien «vert» à mon avis. Et je ne parle même pas des gens qui feront des kilomètres en voiture pour aller déposer leur gage de bonne conscience chez un détaillant.

Messieurs les chefs des grandes compagnies, si vous voulez vraiment nous faire croire que l'environnement vous tient à coeur, commencez donc par arrêter d'emplir nos boîte aux lettres de vos merdes publicitaires. Il y a tout de même des limites à se faire prendre pour des imbéciles...

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lundi 23 avril 2007

Pas dans ma cour!

Se faire réveiller à 8h le matin, ce n'est jamais jojo. Mais se faire réveiller à 8h quand on a viré une cuite la veille pour son anniversaire, c'est carrément déplaisant. Des cris aigus provenaient de la terrasse sur laquelle donne la fenêtre de ma chambre. Réveillée en sursaut, la tête comme un solo de djembe et l'estomac sous le menton, j'ai d'abord pensé appeler la police mais j'ai finalement levé un coin de rideau pour risquer un regard à l'extérieur. La créature était là, sur MA terrasse! Haute d'environ un mètre quinze, les poils de la tête retenus en arrière par un ruban rose, une petite fille jouait au ballon! Je me suis assise sur le bord du lit, découragée. Que les chats de l'immeuble viennent pisser dans mes bacs à fleurs passe toujours, idem pour le chien mal élevé du voisin d'à côté qui jappe dès que son mauvais maître quitte la maison, mais une nouvelle voisine avec... une enfant! Je refuse! Pince-moi chéri, ce ne doit être qu'un mauvais rêve. Je vais me réveiller après avoir dessoulé un peu plus et tout sera comme avant, ok? À moins que ce soit une blague dans le cadre d'une émission de caméra cachée? Vérification faite, pas de Marcel Béliveau dans les environs. Le monstre à ruban, sautillant à deux pieds de ma fenêtre, est bien réel et vraisemblablement là pour rester. Et l'été qui ne fait que commencer...

Avant qu'on me lance la première pierre, je tiens à préciser que je n'ai rien contre ces petites bêtes, au contraire je trouve que les cris d'enfants n'ont pas leur égal pour égayer une terrasse. Mais pour ceux qui l'auraient oublié, JE TRAVAILLE DE NUIT et j'aime bien dormir le jour! Que dis-je, je DOIS dormir le jour! Moi qui croyais avoir fait un bon coup en choisissant la chambre de derrière et en laissant celle d'où on entend le trafic à mon homme. Que nenni! Le bruit des moteurs diesel et des klaxons me semble maintenant plus qu'enviable. Oh! Je suis si triste, si vous saviez.

J'ai fermé la fenêtre, ce qui n'a presque rien changé au bruit, me suis installée devant et ai regardé mon calvaire bien en face. J'ai prié pour que son maudit ballon tombe un étage plus bas, pour que sa mère ait pitié et préfère l'amener jouer au parc. Le ballon a effectivement fini par tomber mais tout ce que ça a donné, c'est que la petite s'est collé le nez sur le moustiquaire de sa cuisine et s'est mise à crier plus fort: Maaaaaaaaaman! Maaaaaaaaaaaaaaman! Il faudra que quelqu'un lui apprenne à ouvrir une porte, à cette peste.

Et ma tête qui résonne toujours comme un solo de djembe.
Et l'été qui ne fait que commencer...
Misère!

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samedi 14 avril 2007

Christian

Il y a de ces petits hasards qui font du bien, comme quand je le croisais sur Laurier le matin, en revenant du boulot. Que ce soit à sept heures et demie ou à neuf heures et quart, nous étions souvent synchronisés pour arriver face à face au coin de Marquette. On se reconnaissait de loin, de trop loin pour se voir sourire. Je lui faisais alors une grande courbette, version ubuesque d'un salut Louis XIV, et je l'entendais rire de son bout de trottoir. Puis, il m'embrassait, me serrait dans ses bras et prenait de mes nouvelles. De répondre à toutes ses questions me faisait oublier de prendre des nouvelles de lui, de son état de santé, de la progression de ce cancer qui lui rongeait l'intérieur. Peut-être qu'il préférait ne pas en parler, faire comme si nous avions encore des années devant nous à se faire des câlins improvisés sur le trottoir. On continuait ensuite notre chemin, chacun de son côté, en se promettant de boire un verre ensemble et de s'accorder bientôt une revanche au billard.

Ce matin, en arrivant près de Marquette, je me suis surprise à regarder au loin, à le chercher des yeux pour la première fois depuis six jours. Ce matin, j'aurais donné ma chemise pour avoir la chance de lui faire une dernière courbette. Et d'entendre son rire sur la rue Laurier.

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jeudi 12 avril 2007

Galad au grand coeur

- Dis Galad, accepterais-tu de garder un chat pour quelques mois?

- Pas vraiment, non, ma chatte est très sauvage. Les humains lui font peur, alors imagine les autres chats...

- Je suis vraiment mal pris: un de mes amis est parti en voyage pour un an et c'est moi qui garde son matou. Mais voilà que je redéménage en France à la fin du mois et mon ami ne revient que le premier juillet.

- Désolée, mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Si tu veux, je vais en glisser un mot autour de moi.

- Évidemment, je fournis la grosse litière couverte et un immense sac de croquettes.

- Je note.

- Et pour le dérangement, j'offre mon téléviseur 27 pouces à écran plat.

- T'as de quoi écrire? Je te file mon adresse.

- Oh! Merci Galad, tu m'enlèves toute une épine du pied.

- J'ai un grand coeur, je n'y peux rien...

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