vendredi 18 novembre 2005

Passer au peigne fin (suite)

En voyant mon escorte enfiler ses gants de latex, j’avoue avoir eu un petit haut le cœur. Non mais, il y a sécurité et sécurité! Elle a dû voir l’appréhension dans mon regard puisqu’elle a enchaîné en disant que je n’aurais sûrement pas à retirer mes vêtements. Elle s’est contenté d'insérer ses mains sous ceux-ci et de les glisser partout sur ma peau. Dans cet aéroport plutôt froid, vous en conviendrez, cette fouille avait quelque chose d’apaisant : je n’étais soudainement plus un simple numéro, je venais de reprendre conscience de mon corps. Un peu trop tôt à mon goût, mon escorte m’a demandé, une fois de plus, de bien vouloir la suivre.

La quatrième étape consistait à refaire mes bagages. Nous sommes retournées aux trois grandes tables brunes où étaient étalés tous mes effets personnels. Une des deux dames en était à terminer de scanner un à un tous mes CD. L’autre m’a demandé de rassembler mes choses sur la table de droite et de commencer à les remettre dans mes sacs. D’une minute à l’autre, le technicien devait ramener mon appareil photo, mon discman et mon réveil-matin qui avaient été examinés au laboratoire. Beaucoup plus rapidement que dans ma chambre la veille, j’ai dû faire mes bagages : un gros sac de voyage, un sac à dos standard, un bagage à main et mon immense djembe dans sa housse. Tout devait être à la bonne place, il aurait été ridicule que ma shisha en verre se retrouve dans le cargo. En moins de dix minutes, tout était fait. Je me suis retrouvée comme à la case départ, mais toujours sans passeport et sans billet d’avion. Pour la première fois, j’ai osé parler sans qu’on ne m’ait adressé la parole. J’ai demandé à mon escorte s’il m’était possible de sortir fumer une cigarette, ce qui m’a été refusé. C’est à ce moment qu’un des hommes du début est venu me chercher pour l’embarquement. On a beau dire, ils ont le sens du timing ces Israéliens!

Il ne devait pas rester plus de vingt minutes avant le décollage. J’ai eu tout juste le temps de récupérer passeport et billet et d’enregistrer mes bagages avant de me rendre à la porte où était indiqué «Toronto». En entrant dans l’avion, j’ai été étonnée de voir qu’il pouvait y avoir autant de gens. Depuis mon arrivée, je n’avais rencontré qu’un docteur Belge avec lequel j’avais eu le temps d’échanger quelques mots et je commençais à me demander si je n’étais pas toute seule sur mon vol.

J’ai eu l’extrême bonheur de constater qu’on m’avait assigné un siège côté fenêtre. Je déteste profondément devoir m’asseoir au centre de l’avion, particulièrement quand je sais que le vol dure douze heures. Heureusement, les films étaient corrects, les repas mangeables et mon voisin de gauche pas trop causant. J’étais à la fois contente de rentrer au pays pour revoir ceux que j’aime, et triste de tourner la page sur près d’un an et demi d’aventure dans six pays. J’avais l’intention de repartir après un mois ou deux à Montréal mais, fidèle à mes habitudes, je n’avais pas de plan précis quant à ma destination prochaine. Finalement, j’ai vu Toronto, puis l’aéroport Pearson, puis je suis passée aux douanes et j’ai récupéré mes bagages. Je n’avais qu’une demi-heure devant moi avant le départ du vol pour Montréal, il me fallait faire vite.

À la porte, il y avait un préposé de la compagnie d’aviation qui remerciait les gens d’avoir voyagé avec Air-Machin. Quand ce fut à mon tour de sortir, on m’a prise par les épaules en me demandant de bien vouloir passer dans une autre pièce.

À suivre…

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1 Comments:

Blogger Mamathilde a ajouté...

Encore du suspense! Galad, t'es pas gentille avec moi! Pearson en plus! Le comble de l'horreur pour être prise en charge pour les douaniers.

19 novembre 2005 à 13 h 41  

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