lundi 6 août 2007

Pas facile d'être une femme

Ça fait quinze bonnes minutes que je suis plantée comme une dinde devant l'énorme section des shampoings. Habituellement, je suis assez rapide quand vient le temps de faire les courses: j'entre, prends ce dont j'ai besoin, passe à la caisse et ressors en moins de temps qu'il n'en faut à la caissière pour me demander si j'ai la carte airmiles. Mais les fabricants de shampoings se foutent littéralement de notre gueule. C'est ridicule: des "spécialement conçus" pour cheveux secs, gras, ternes, fins, épais, frisés, ondulés. Des gammes complètes pour les brunettes, les rousses, les blondes et les fausses blondes. Des mixtures miracles pour procurer plus de volume, moins de pellicules, plus d'éclat, moins de frisottis, plus de corps...

Chez moi, j'arrive à tout nettoyer avec une unique bouteille de savon à vaisselle: les assiettes, les chaudrons graisseux, le plancher, la salle de bain, les fenêtres, les taches sur les vêtements... Tout, sans distinction de couleur, de longueur ou de forme. Et quand la bouteille est vide, rien de plus simple: j'ai le choix entre l'odeur de citron, d'orange ou de vert. Mais les shampoings... Comment savoir si mes cheveux ont besoin d'extraits de pépin de melon d'eau biologique ou d'extraits d'ovaire de chèvre en rut?

― Bonjour Madame, je peux vous aider?

― Oui. Auriez-vous un shampoing spécialement conçu pour laver les cheveux?

― Bien sûr! Votre cuir chevelu est-il plutôt gras ou sec?

― Bah... Oubliez ça, il me reste du savon à vaisselle à la maison.

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6 Comments:

Blogger Monsieur l'adulte a ajouté...

J'ai aussi le même problême face aux trucs à dessous de bras. J'arrive devant ce pant de mur, et je ressens un vague malaise face à un éventuel mauvais choix. Parce qu'on s'entends, le choix d'un ''dsour-de-bras'' nécessite l'acréditation de l'être aimé. Lorsque je n'ai pas Misss l'Amoureuse à mes coters pour sélectionner, avec toute la facilité du monde, celui convenant le mieux à ma personnalité (marketing de merde ouais), à ma manière de suer et de sentir l'Homme (with a big H) des fins de journées (mais une véritable odeur d'homme, pas une odeur travestie et stérilisée), je procède par élimination. Déodorant ou antisudorifique. Mais qu'est-ce que c'est que cette merde d'atomiseur? Et ce crystal, non mais ?... Bon maintenant, en gel clair ou en bâton.... tss tss tss... Gel clair, mais celui avec des picots verts dedans qui assurent une fraîcheur de 24 h? Et puis tiens, afin de ne pas être confronté à un choix entre picots ou non picots, je vais y aller PAR ODEUR. Si l'odeur qui me plait vient avec le picots fraicheurs, vendus! Brise de printemps, gourou du surf, old spice, obsession, eau sauvage, énergie, fleur du mâle, Artic Ice, Power rush, musk, cool wave, storm force, Wild rain et autres savants mélanges spécialement créés dans le but avoué de susciter chez la gente féminine un engouement spontané pour notre petit nous, à croire que c'est plus utile qu'un lubrifiant...

Je ne suis pas une femme, dac, mais tout de même moi aussi il m'arrive de passer 15 minutes dans un rayon de pharmacie, avec les poils de nez qui me frisent à force de respirer ces concentrés de virilité. 15 minutes à croire que c'est terriblement IMPORTANT comme choix, que je ne pourrai pas revenir en arrière. 15 minutes à évaluer l'impact de cette odeur dans les différentes sphères de ma vie. 15 minutes à me prendre la tête pour mon dessous de bras. Non mais.

Pas facile d'être un humain. Avec toute les nécessités impératives que l'on s'oblige à respecter. Je hais la fermentation des déchets éliminés (par la sueur) sous l'action des bactéries.

7 août 2007 à 08 h 48  
Blogger Karim'Agine a ajouté...

Pas facile d'être!

Quand c'est pas pour du shampoing c'est pour de la crème, du dentifrice, des rasoirs, ...

C'est fou, les standards de la société sont tellement élevés que l'on ne cesse de créer des produits qui eux crées des besoins à la population.

N'est-ce pas pour devenir ou pour paraître parfait tout cela?

La mode est à quoi? Aux cheveux gonfflés, aux cheveux plats? Les dents se doivent d'être plus blanches que jamais. Les jambes plus douces que la peau d'un bébé. Le visage sans ride, la fesse ferme, les lèvres pulpeuses...

Y-a-t-il juste moyen de nous aider à être bien dans notre peau tel qu'on est? En toute simplicité!!!

Je veux un shampoing qui lave, un rasoir qui rase, une crème hydratante, des dents en santé...c'est tout!!!

7 août 2007 à 15 h 52  
Blogger Galad a ajouté...

Je suis d'accord avec vous deux quand vous dites que c'est une façon de répondre aux standards de la beauté et de la séduction à tout prix. Sauf qu'il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'abord et avant tout d'une tactique commerciale. Les grands fabricants de produits d'hygiène (il n'y en a qu'une poignée) achètent de l'espace en tablettes aux pharmacies et doivent diversifier leurs produits (marques) afin d'aller chercher la plus grande clientèle possible.

Ainsi, à elle seule, la compagnie Unilever possède les marques Dove, Pound's, Sunsilk, Lever, Thermasilk, Suave, Axe, et j'en passe. Non seulement ce procédé est-il très lucratif pour les fabricants, il l'est tout autant pour les détaillants. Si l'on se fie au palmarès des PME québécoises du site LesAffaires.com, c'est Proxim (850M$) qui a enregistré les plus gros profits l'an dernier, et en troisième position, on trouve la chaîne Familiprix (558M$).

9 août 2007 à 20 h 55  
Blogger Galad a ajouté...

Et pour répondre à la question de Karim'agine, oui, il existe sûrement un moyen de nous aider à être juste "bien dans notre peau", mais il doit être moins rentable que la vente du rêve en bouteille...

9 août 2007 à 20 h 59  
Blogger Karim'Agine a ajouté...

Galad, tu m'as fait sourire!

Je suis tout à fait en accord avec toi. Le marketing, l'argent, les profits...

Ce que l'on souhaite de nos jours, c'est de faire de l'argent et non d'avoir une société épanouie, libre et pleine de bonne volonté.

C'est tout de même triste qu'en on y pense!!!

Il ne reste qu'une chose à faire. À nous, sensibles à la chose, de ne pas se laisser avoir et de garder bien ancrées dans nos têtes nos belles valeur et notre naturel communicateur.

9 août 2007 à 23 h 25  
Blogger Perrasite a ajouté...

Ça me rappelle LA fois quand j'ai dû aller acheter d'urgence des serviettes sanitaires (quel homme !) pour ma douce. Heureusement que ses SPM étaient passées (notez l'emploi du féminin appliqué à ce participe passé) au moment de me voir revenir avec la mauvaise sorte.

13 août 2007 à 07 h 40  

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