lundi 25 juin 2007

Jesus Camp

Environ 80 millions d'Américains font partie de l'Église Évangéliste. Pour assurer la relève, des pasteurs pentecôtistes organisent des camps d'été pour jeunes enfants où on leur apprend, entre autres choses, à lutter contre l'avortement et à adhérer à la politique guerrière de Bush.

Je suis encore trop perplexe pour trouver les mots qui pourraient décrire ce film. Je peux toutefois vous assurer qu'il s'agit d'une petit bijou de documentaire. Beaucoup plus épeurant que bien des films d'épouvante.

Des extraits vidéo sont disponibles ici.

Libellés :

24 Comments:

Blogger Mercurius Mendax a ajouté...

Je ne pense pas que ce soient des anglicans (mais je n'ai pas vu le film encore). Plutôt des évangéliques pentecôtistes. Je les ai connus de l'intérieur.

25 juin 2007 à 14 h 13  
Blogger Galad a ajouté...

Oh! J'ai écrit "anglicane" en pensant "évangéliste". Et les gens qu'on voit dans le documentaire sont effectivement pentecôtistes. Mon erreur.

C'est dire à quel point le film m'a virée à l'envers...

Je corrige tout de suite.

25 juin 2007 à 20 h 58  
Anonymous Anonyme a ajouté...

Wôôô! C'est du brain wash ça!!! Hitler aurait été heureux d'avoir des bons petits moutons comme ça...
Ça fait peur

25 juin 2007 à 22 h 47  
Blogger François a ajouté...

Ouais, juste ce petit bout, et moi aussi, il me semble qu'il n'y a plus grand-chose à l'endroit...

J'ai déjà fait de l'animation dans un camp d'été avec des amis, et tout d'un coup, à ma grande surprise, il fallait faire une ronde et commencer à chanter une prière avec des Shalom, shalom... Moi, j'ai surtout prié pour trouver de la surprise dans d'autres yeux d'animateurs. Bonne nouvelle, j'ai du moins été exaucé cette fois-là.

Alors, tout un camp... ouf!

25 juin 2007 à 22 h 55  
Blogger Galad a ajouté...

Ça vaut la peine d'aller voir les deux autres extraits vidéo sur le site officiel du film. On y voit Becky Fisher, la responsable du camp, dire qu'elle rêve que tous les petits américains soient prêts à se sacrifier pour leur Dieu, comme les petits islamistes.

C'est-y pas beau ça?

25 juin 2007 à 23 h 00  
Blogger Galad a ajouté...

Et François, sans vouloir excuser les prières du camp dont tu parles, les Shalom Aleichem et les Salam Aleikoum ont au moins l'avantage (théorique) d'être un message de paix...

Tout ce que j'ai vu dans le documentaire me semblait beaucoup plus axé sur la haine et l'exclusion de tout ce qui n'était pas typiquement républicain. Exactement la même attitute que celle dénoncée chez ceux qu'ils nomment "les ennemis" (lire: les islamistes). Les mômes ne sont plus "les enfants de Dieu", mais bien "les soldats de l'armée de Dieu".

25 juin 2007 à 23 h 13  
Blogger Daniel Audette a ajouté...

Bonjour,

Étant moi-même membre du mouvement évangélique (au Québec) et bachelier en théologie protestante, je peux vous assurer que ce que le documentaire en question présente, et que je trouve déplorable à bien des égards, ne représente qu'une infime partie de l'évangélisme, bien que cette tendance républicaine soit présente dans quelques congrégations pentecôtistes québécoises. Mais nous sommes plusieurs évangéliques à dénoncer cet état de choses.

26 juin 2007 à 00 h 37  
Blogger Galad a ajouté...

Daniel: Sincèrement très heureuse d'avoir un commentaire "de l'intérieur" et de constater que vous dénoncez ce genre de pratiques haineuses.

Je n'ai pas eu la chance de faire des études en théologie (j'y ai préféré la philosophie), mais il me semble que la religion devrait servir à rassembler les gens sous le drapeau de la paix, non a les diviser. J'espère que vous et les vôtres saurez mettre autant d'ardeur dans votre dénonciation de ces cellules extrémistes qu'eux-mêmes en mettent pour défendre les positions guerrières républicaines.

Merci d'être passé.

26 juin 2007 à 12 h 21  
Blogger Vertige a ajouté...

Pour les intéressé, l'intégrale est sur youtube... C'est à voir!

J'ai été chamboulé par ce documentaire puisque j'y ai retrouvé plusieurs souvenirs, ma mère étant chrétienne évangélique au Québec.

Ça se passe aussi comme ça ici, avec des camps pour que les enfants puissent reçevoir le "baptème du St-Esprit", "parler en langues", "gagner la nation", etc... Le même conservatisme fait aussi loi politiquement.

Je peux vous assurer que lorsqu'on est tout petit et entouré de ce genre d'idéologie, ces activités, ces paroles charismatiques et cette musique poignante à la fin des sermons, on ne peut faire autrement que finir par y croire et se sentir tiraillé, enfin pour moi, entre la logique et le véritable humanisme et l'"amour" de Dieu empreint de promesse de jugement dernier.

Les adultes qui poussent ces enfants sont fort probablement sincères, aussi endoctrinés qu'eux. Et croyez moi, ils la veulent "la nation pour Dieu" et sont prets a prendre les moyens necessaires.

C'est une souffrance que peu de gens d'ici connaissent de perdre tout ses repères en abandonnant ce qu'on nous a mitraillé toute notre enfance, au mieux c'est ce qui arrivera aux enfants de ce films.

Personellement, peu de gens savent ou pourraient croire que j'ai déjà, adolescente, été leader jeunesse dans une église évangélique, avec tout ce que cela implique.

Aujourd'hui, je suis résolument à gauche, agnostique et heureuse.

Je vais faire écouter ce docu a mon copain. On peut difficilement imaginer ce que c'est sans y avoir passé, mais j'ai trouvé ce film très réaliste. Et effrayant. Je manque de mots et surtout, je suis triste pour ces petits qui y mettent tout leur coeur et leur innocence.

Il y a bien sur de la rage aussi, celle de voir le monde fissuré par tous ces gens extrémistes qui se croient seul possésseurs de la Vérité. Il y a une inconscience à propager l'intolérance qui me donne envie de manger rageusement mes bas.

Alors merci de m'avoir fait découvrir ce vidéo!

xx

26 juin 2007 à 13 h 32  
Blogger Galad a ajouté...

Merci à toi, Vertige, d'avoir si généreusement partagé cette histoire avec nous.

Même si les États-Unis ne sont qu'à une centaine de kilomètres de Montréal, ce qui se passe là-bas me semble habituellement à des années-lumières de ce que nous vivons au Québec. À lire ton commentaire, je réalise que ce n'est pas toujours le cas et j'en suis profondément troublée.

J'ai du mal à imaginer comment une personne endoctrinée depuis son enfance peut se sortir de ce monde qui semble si différent de ce que tu es maintenant.

Mais comme il est rassurant de savoir que c'est possible...

26 juin 2007 à 16 h 49  
Blogger François a ajouté...

Oui, Galad, bien sûr, ça restait dans le côté léger, avec la paix et tout (on peut difficilement se positionner contre la paix). N'empêche, je trouvais la ligne mince et floue pour le restant du dogme, avec des enfants à l'âge de gober facilement tout ce qu'on peut leur dire...

26 juin 2007 à 23 h 04  
Blogger Mercurius Mendax a ajouté...

On peut s'en effrayer, mais on ne peut que respecter une croyance absolue. Après tout, nous aussi nous avons nos croyances fermes, qu'elles soient athéistes, agnostiques, relativistes, humanitaristes, ou autre. Croire à leur manière n'est pas une partie de plaisir, c'est une sorte d'ascèse plutôt rude. Toujours transcender le réel par une foi qui se nourrit de signes incertains, c'est mentalement épuisant. L'affirmation est d'autant plus forte qu'elle se fonde sur un doute plus grand, qu'il s'agit d'occulter perpétuellement. J'ai cru absolument, comme eux; j'ai grandi dans un milieu identique, qui tendait à nier toute épanouissement du moi, toute réalisation "terrestre". Je comprends très bien à quelles sources s'abreuve une telle croyance, et je n'hésite pas à dire qu'elle est souvent très pure, hélas. J'ai gardé de ces années perdues quelques pépites très précieuses, que je ne renierai jamais. Maintenant je cultive le doute avec insistance, j'essaie de rattrapper le temps perdu, mais je refuse de tomber dans le piège qui consiste à montrer du doigt. Que proposons-nous de mieux, nous qui sommes au bout de ce doigt?

Ceci dit, l'évangélisme dont je parle n'est pas teinté de patriotisme américain (là, j'avoue, ça fait gerber illico).

26 juin 2007 à 23 h 23  
Anonymous Anonyme a ajouté...

Brrrrr! (frissons dans le dos)

26 juin 2007 à 23 h 26  
Blogger Perrasite a ajouté...

Ils semblent très motivés, comme certaines jeunesses des années 30-40...

27 juin 2007 à 18 h 05  
Blogger Madame C. a ajouté...

Ouf! Première visite ici... et wow! Assez percutant comme documentaire ce que tu nous présentes!

Je suis outrée de voir qu'on prend les enfants en otages sous le couvert d'une religion! Surtout lorsque la tangente extrémiste de celle-ci est clamée haut et fort!

J'ai beau essayer de comprendre, ça m'est difficile. Le pire là-dedans, c'est que le camp de vacances n'est qu'un prétexe...

Stupeur, incompréhension, trouble...Bref, comme toi Galad, les mots me manquent... et se bousculent à la fois.

29 juin 2007 à 08 h 03  
Blogger Galad a ajouté...

Mercurius: Il est vrai que certaines croyances sont très pures, mais il est erroné d'affirmer qu'on "ne peut que respecter une croyance absolue". J'ai souvent envié la simplicité des gens qui avaient des certitudes mais, comme le disait Socrate, tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien. Pourtant, j'ai la presque certitude que ce sont mes doutes et mes fréquentes remises en questions qui font de moi une personne équilibrée. Les belles religions sont, à mon avis, celles qui vont dans ce sens et je n'ai aucune honte à pointer les autres du doigt.

Folle à lier: Bienvenue chez moi! Ce documentaire aura au moins l'avantage de nous faire réaliser à quel point nous somme prévilégiées d'être issues d'un monde où chacun a droit de se forger ses propres opinions.

29 juin 2007 à 10 h 28  
Blogger Renart Léveillé a ajouté...

J'ai vu, j'ai lu, j'ai su!

Merci beaucoup! Hé hé!

Je rêve d'un jour où la force de la raison humaine nous donnera un monde sans religion, puisque toute doctrine qui prend en charge la morale (que chaque individu peu gérer à loisir dans le sens de collaborer avec la collectivité mondiale) génèrera à coup sûr son lot d'extrémisme.

Je sais que je ne me ferai pas d'amis auprès des gens religieux, mais la mondialisation et le fait de voir qu'il y a des multitudes de religions prouve que ce sont les contextes géopolitiques et sociaux, et non la mystique, qui font en sorte qu'un individu adhèrera à un culte ou à une autre.

29 juin 2007 à 11 h 52  
Blogger Salette a ajouté...

Bonjour Galad, ça fait quelques fois que je viens te voir et j'aime ton blog...
Cela dit, Brrrr... comme dirait un prédécesseur.
à MFBazzo, il y avait eu une série, nommée je ne me rapelle plus comment, afin de trouver un nom à notre époque.
Tout le monde était assez pessimiste, y allant de commentaires sur l'environnement, sur la perte de valeur...
et voilà qu'un invité est positif: le niveau d'alphabétisme et de scolarisation qui augmente partout au monde... mais la fin de son propos: il recule aux ÉU... en chute libre.
La dérape. Franchement troublant.
Je ne crois pas que l'on doive respecter de croyances absolues.... surtout pas absolues.

29 juin 2007 à 23 h 50  
Blogger Miss Patata a ajouté...

Trop facie d'enrôler des enfants, d'en faire des extrêmistes... Tous ce poids sur leurs épaules, alors qu'is devraient s'en tenir à des jeux d'enfants...

Cela n'en demeure pas moins fascinant...

30 juin 2007 à 10 h 06  
Blogger Mercurius Mendax a ajouté...

Galad, je vais me corriger: je ne dirai plus "respecter" (parce que ce mot ne veut plus rien dire aujourd'hui, on l'utilise à toutes les sauces), mais "comprendre". Une fois qu'on fait l'effort de comprendre, on ne peut soi-même plus tomber dans des affirmations définitives. Le débat serait trop long, car il faudrait définir plusieurs types de croyance. La croyance dite fondamentaliste est rarement ou jamais la conséquence d'un choix, d'une décision intellectuelle, et c'est la raison pour laquelle on peut difficilement émettre un jugement moral. J'ai souvent essayé de discuter rationnellement avec eux, mais comme dans tout système religieux, la grille d'interprétation du monde permet de prendre en compte par avance toutes les objections, même la contradiction. A l'affirmation de Socrate, je préfère la prudence du sceptique: ce que je crois savoir, je le sais provisoirement, transitoirement et subjectivement. C'est d'ailleurs pour cela que j'adore qu'on me contredise.

2 juillet 2007 à 11 h 30  
Blogger Mistral a ajouté...

Galad, c'est un plaisir rare que je n'avais plus éprouvé depuis longtemps d'aboutir sur un site aussi chouette. Comme par hasard, la qualité des propos de l'hôte semble déterminer celle des commentateurs: on trouve un blogueur brillant, sensible et franc, et tout de suite on trouve une grappe brillante, sensible et franche. Really nice.

Mercurius Mendax expose les choses avec force et clarté. Pourtant, il ne va pas jusqu'à dire, et qui peut l'en blâmer, que nous autres Québécois sécularisés, supérieurs et satisfaits, sans foi et débordant de lois, ignorants et gras, sommes tout autant doctrinaires que ceux que nous dénonçons avec fatuité. Nos prétentions à l'ouverture d'esprit et à la tolérance sont des fantasmes fascistes, notre rectitude politique une abomination parfumée. Nous nous croyons angéliques parce que nous haïssons Bush et sa politique, nous nous pétons les bretelles parce que nous nous mettons en gang pour rire d'Hérouxville, nous ne supportons aucune dissidence dans notre monde libre, nous méprisons d'où nous venons, toute cette religion qui subjuguait nos aïeux selon nous, comme si d'être tous agnostiques ou athées en même temps ne faisait pas de nous un groupe soudé par un culte commun. Nous risquons souvent de devenir une armée amorphe, une armée de clones de Richards Martineaux, et je crois parfois que ce sont nos aïeux, moins savants mais plus sages, qui auraient lieu d'avoir honte de nous.

25 juillet 2007 à 02 h 57  
Blogger Galad a ajouté...

Mistral, tes mots sont un baume sur mon insomnie matinale.

Au risque de m'éloigner du propos de ce billet, sache que je t'ai discrètement croisé sur la rue la semaine dernière. Comme nos rares rencontres n'ont jamais dépassé le stade des petites mondanités, je n'ai pas osé te déranger, mais je brûlais d'envie de te jaser d'un de tes textes (L'Écriture de Dieu) publiés dans Moebius il y a quelques années. Une phrase me revient constamment en tête (et, comme par magie, elle a un lien avec ton commentaire), c'est celle-ci: «J'eus de la peine pour eux, qui croyaient en ces sottises, et pour moi, qui n'y croyais pas.»

Merci pour ton passage ici. La prochaine fois, j'oserai sûrement te faire la bise...

26 juillet 2007 à 08 h 25  
Blogger Mistral a ajouté...

Ça parle au diable, comme on dit. La phrase que tu as retenue, j'en étais en effet assez fier, ce qui ne m'empêchait pas de l'avoir oubliée et j'aurais été fort embêté d'évoquer avec toi ce texte à l'impromptu. J'en étais fier non pas en vertu de sa force esthétique, qui est pas mal sans toutefois rien réinventer, mais parce qu'elle rendait précisément mon sentiment, mon intention, et que c'est sacrément plus rare qu'on pourrait le croire. Et, bon, ça parle au diable parce que de fait, ça fitte avec le propos de ton post. Cool.

26 juillet 2007 à 22 h 07  
Blogger Galad a ajouté...

Mistral: S'il est rare pour un auteur d'écrire une ligne qui traduise exactement son sentiment, il est au moins aussi rare, pour la lectrice que je suis, de la lire dans le texte d'un autre.

C'est cette impression étrange de "reconnaissance" de mon sentiment qui m'a surtout frappée, bien que le réel esthétisme de la phrase y soit sûrement aussi pour quelque chose.

Cela dit, puisque les coïncidences semblent à l'honneur, j'avais le texte en question dans mon sac au moment où je t'ai croisé. Devant ton embêtement, je t'aurais bien alloué quelques minutes pour le relire...

27 juillet 2007 à 21 h 04  

Publier un commentaire

<< Retour chez Galad