Libérez-nous des nombrils!
Les médias nous reposent la sempiternelle question de la trop rare implication politique des personnalités publiques, notamment dans le monde de l’humour. Encore, hier après-midi, un débat sur la question à Télé-Québec. Il y a ceux qui croit que l’humour ne sert qu’à divertir, et d’autres qui s’attendent à ce qu’il nous incite à une réflexion sociale et politique.
Qu’en est-il des blogs? En ce qui me concerne, j’apprécie tout autant ceux qui me font sourire, pleurer ou rire de bon cœur que ceux qui me font me questionner. Pourtant, depuis quelques semaines, j’ai souvent du mal à trouver l’un ou l’autre. Non seulement ais-je l’impression de lire un journal intime, à droite et à gauche, mais les nombreux commentaires que ces billets suscitent me font croire que je lis un courrier du cœur. On dirait que les lecteurs en redemandent.
Est-il normal que tout le monde semble toujours d’accord sur les blogs. Ne pourrait-on pas utiliser ce précieux outil qu’est l’internet pour discuter à l’occasion? Échanger des idées plutôt que de simples témoignages de croissance personnelle? À la demande insistante de quelques amis, j’ai tenté de glisser deux ou trois textes inspirés de mes voyages, plus précisément de mon année passée au Proche-Orient. Là dessus, aucune réaction. Je vous l’accorde, le récit d’un attentat ayant tué une dizaine d’adolescents n’est pas très jojo, pas plus que celui d’un ami ayant dû être emprisonné pour avoir refusé de participer à la guerre, mais bordel, c’est la réalité que vivent des milliers, voire des millions de personnes à travers la planète. Notre silence, notre indifférence et notre nombrilisme sont justement ce qui nourrit la connerie gouvernementale. On se définit comme une génération allumée, pourtant on préfère trop souvent s’enliser dans la pop-psycho que de s’ouvrir les yeux et regarder plus loin que le bout de son nez.
Je vous le dit, il y a des coups de pied au cul qui se perdent.