Le prix de la paix... de conscience
(Écrit pour le collectif Coïtus Impromptus. Le thème de la semaine: Gate number J-10)
Amnon avançait d’un pas régulier, escorté par deux militaires. C’était le prix à payer, il en était conscient. Ces dix dernières années, c’est-à-dire depuis la fin de son service militaire obligatoire, il avait – bien malgré lui – offert deux semaines par année à l’armée israélienne, c’était son devoir de citoyen. Cette fois-ci, la situation politique était différente : voilà deux mois que la deuxième intifada avait été officiellement déclarée. Amnon savait que cette année on l’aurait obligé à utiliser son arme. Il avait été affecté à la gate J-10 à Hébron, en Cisjordanie, à une trentaine de kilomètres au sud de Jérusalem. Il avait passé quatre jours et quatre nuits à lire et relire la convocation avant de téléphoner pour annoncer son refus de participer à la guerre. Le capitaine lui avait alors rappelé l’extrême gravité de sa décision. Il devrait purger une peine d’emprisonnement d’au moins dix jours. Amnon aurait bien fait cent fois cette peine plutôt que d’avoir à pointer son arme sur un être humain, de quelque croyance religieuse fut-il. Peu lui importait, au fond, d’être considéré comme un traître par ses pairs.
Les deux militaires firent entrer Amnon dans la cellule étroite. Lorsque la grille se referma derrière lui, il versa une larme, conscient qu’avec ou sans lui, cette guerre aurait tout de même lieu.
Amnon avançait d’un pas régulier, escorté par deux militaires. C’était le prix à payer, il en était conscient. Ces dix dernières années, c’est-à-dire depuis la fin de son service militaire obligatoire, il avait – bien malgré lui – offert deux semaines par année à l’armée israélienne, c’était son devoir de citoyen. Cette fois-ci, la situation politique était différente : voilà deux mois que la deuxième intifada avait été officiellement déclarée. Amnon savait que cette année on l’aurait obligé à utiliser son arme. Il avait été affecté à la gate J-10 à Hébron, en Cisjordanie, à une trentaine de kilomètres au sud de Jérusalem. Il avait passé quatre jours et quatre nuits à lire et relire la convocation avant de téléphoner pour annoncer son refus de participer à la guerre. Le capitaine lui avait alors rappelé l’extrême gravité de sa décision. Il devrait purger une peine d’emprisonnement d’au moins dix jours. Amnon aurait bien fait cent fois cette peine plutôt que d’avoir à pointer son arme sur un être humain, de quelque croyance religieuse fut-il. Peu lui importait, au fond, d’être considéré comme un traître par ses pairs.
Les deux militaires firent entrer Amnon dans la cellule étroite. Lorsque la grille se referma derrière lui, il versa une larme, conscient qu’avec ou sans lui, cette guerre aurait tout de même lieu.
Libellés : Fiction... ou pas, Voyages
1 Comments:
L'objecteur de conscience est de loin le moins bien armé pour survivre en ce monde, mais grâce à lui le monde survit.
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