Il était une fois... un rêve brisé
Vous savez, notre gouvernement n’en est pas à une connerie près. J’ai parfois l’impression que tout est mis en œuvre pour que les gens défavorisés n’aient aucun moyen de se sortir de la pauvreté. Pire, on va jusqu’à pénaliser leurs enfants. Ma copine C. en est un bon exemple. Dès les premières années de son fils, maintenant âgé de neuf ans, elle a participé à un régime d’épargne-études. Pas beaucoup, une trentaine de dollars par mois depuis environ six ans. Trente petits dollars qui, étant donnée sa situation précaire, valent quand même leur pesant d’or. Mais bon, les enfants avant tout n’est-ce pas?
Il y a un peu plus d’un an, C. a donné naissance à un deuxième enfant, une petite fille. Elle a donc cessé de travailler pour s’occuper du bébé à temps plein. Malheureusement, sa prestation d’assurance emploi a pris fin l’automne dernier et, comme le papa a mis les voiles entre temps, mon amie doit maintenant avoir recours à l’aide sociale en attendant que la fillette ait les 18 mois requis pour être acceptée en garderie. Nulle intention ici d’abuser du système, ça saute aux yeux! Mais voilà qu’après avoir reçu deux ou trois maigres chèques de l’aide sociale, C. se fait dire qu’elle devra d’abord encaisser l’épargne étude de son fils. Sur papier, l’épargne représente environ 3000$. Sur papier seulement, puisqu’on ne remettra que 1500$ lors de l’encaissement. Sidérée, C. a tenté par tous les moyens de protéger son investissement, sans succès. On lui refuse même de transférer le placement sur le compte du père. Six ans d’économies pour les études de son enfant seront réduits à trois mois d’aide sociale. Tout ça pour quelques mois de gêne financière. Tout ça pour avoir mis 30$ par mois de côté pour l’avenir de son p'tit bonhomme. Tant pis pour elle! Elle n’avait qu’à le mettre dans des machines de vidéo poker à la place.
Bien sûr que j’ironise mais, entre vous et moi, n’est-ce pas un peu le message que le gouvernement envoie à toutes les C. du Québec? Si vous vivez sous le seuil de la pauvreté, n’allez surtout pas espérer que vos enfants auront la vie plus facile. N’allez surtout pas leur raconter que maman leur prépare un petit bas de laine puisque celui-ci risque de disparaître du jour au lendemain.
Monsieur Charest, et si c’était vous qui alliez raconter une histoire au petit garçon de C. ce soir?
Il y a un peu plus d’un an, C. a donné naissance à un deuxième enfant, une petite fille. Elle a donc cessé de travailler pour s’occuper du bébé à temps plein. Malheureusement, sa prestation d’assurance emploi a pris fin l’automne dernier et, comme le papa a mis les voiles entre temps, mon amie doit maintenant avoir recours à l’aide sociale en attendant que la fillette ait les 18 mois requis pour être acceptée en garderie. Nulle intention ici d’abuser du système, ça saute aux yeux! Mais voilà qu’après avoir reçu deux ou trois maigres chèques de l’aide sociale, C. se fait dire qu’elle devra d’abord encaisser l’épargne étude de son fils. Sur papier, l’épargne représente environ 3000$. Sur papier seulement, puisqu’on ne remettra que 1500$ lors de l’encaissement. Sidérée, C. a tenté par tous les moyens de protéger son investissement, sans succès. On lui refuse même de transférer le placement sur le compte du père. Six ans d’économies pour les études de son enfant seront réduits à trois mois d’aide sociale. Tout ça pour quelques mois de gêne financière. Tout ça pour avoir mis 30$ par mois de côté pour l’avenir de son p'tit bonhomme. Tant pis pour elle! Elle n’avait qu’à le mettre dans des machines de vidéo poker à la place.
Bien sûr que j’ironise mais, entre vous et moi, n’est-ce pas un peu le message que le gouvernement envoie à toutes les C. du Québec? Si vous vivez sous le seuil de la pauvreté, n’allez surtout pas espérer que vos enfants auront la vie plus facile. N’allez surtout pas leur raconter que maman leur prépare un petit bas de laine puisque celui-ci risque de disparaître du jour au lendemain.
Monsieur Charest, et si c’était vous qui alliez raconter une histoire au petit garçon de C. ce soir?
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9 Comments:
La pauvreté est une vis sans fin dans la charpente sociale... Le gouvernement sait mieux que quiconque couper tout croche avec sa scie édentée.
Révoltant. Grrr !
Haro sur le baudet ! le nouveau leitmotiv.
J'ai comme un haut-le-coeur là...
Dans 2 semaines (inch'Allah) je retourne au boulot.
Si elle veut, file lui mes coordonées perso...
Y'a sans conteste un "topo" à faire là-dessus...
Tant que je pourrai faire en sorte qu'on se batte...
Ouch, euh, parce que ça rien à voir?
Faire un enfant c'est vraiment pas une décision économique. On insiste assez d'ailleurs sur les jeunes filles qui veulent se faire avorter pour ne pas qu'elles se cachent derrière un argument matériel («je n'ai pas les moyens»). Faire un enfant ce n'est pas faire un investissement, c'est mettre au monde un petit être qui a besoin d'amour. Besoin d'argent aussi, mais surtout besoin d'amour.
Je doute que le monde se porterait vraiment mieux si uniquement les gens en moyen faisaient des petits.
D'ailleurs il y a dans cette histoire un facteur auquel on ne peut rien, et qui est fondamental: un papa qui a levé les voiles...
La majorité des enfants pauvres vivent dans des familles monoparentales. La majorité des familles monoparentales sont dirigées par des femmes. La majorité des travailleurs au salaire minimum sont en fait des travailleuses! Rien ne se perd, rien ne se crée.
Ouf, radical le Kto.
À titre informatif, les enfants de C. n'ont jamais manqué de rien. Le petit bonhomme de 9 ans est très brillant, il est un des meilleurs de sa classe. Je ne pense pas qu'il ne se sente défavorisé dans la vie. Sa maman lui a transmis de très belles valeurs et il en est conscient. Bien entendu, il ne porte pas de vêtements griffés et ne suit pas de leçon de polo les week-ends, mais crois-tu Kto qu'il serait plus heureux ainsi?
J'ai grandit dans une famille pas très riche, dans l'est de Montréal, mais mes parents ont toujours très bien réussi à mettre leurs priorités à la bonne place. Ma mère aurait bien pu se trouver un emploi afin de ramener un deuxième salaire à la maison, mais elle a préféré être présente pour ses enfants. Je trouve ça très noble de sa part. Éventuellement, mon paternel à déniché un emploi qui nous a permis de vivre un peu plus à l'aise et de nous payer des vacances à la mer à plusieurs occasions. Mes parents m'ont aussi aidé à payer mes études universitaires, luxes qu'ils n'ont jamais pu s'offrir.
Le bonheur d'un enfant, comme l'explique très bien Catherine, ne dépend pas seulement des ressources pécunières. Ceci étant dit, je souhaite aussi très sincèrement que ma copine remonte la pente rapidement, mais pas seulement pour te donner tort.
T'as pas à t'excuser Kto, chacun a droit à son opinion. Bien entendu, en écrivant ce billet je pensais surtout à dénoncer la connerie gouvernementale et j'ai été fort surprise de voir que tu semblais plutôt faire le procès du pauvre. Je suis bien consciente que ce n'est pas nécessairement un "cadeau" à faire à un enfant que de l'élever dans la pauvreté, cependant, du moment que l'enfant est là, je crois fermement que tout doit être mis en oeuvre pour qu'il souffre le moins possible dans la vie. Dans le commentaire que tu as effacé, tu écrivais qu'une jeune femme de 25 ans avait mieux à faire que de changer des couches, ça peut être vrai pour certaines, mais il faut aussi comprendre que d'autres femmes trouve plus ridicule de passer une vie à torcher un patron qu'un enfant... question de choix.
En terminant, il ne faut pas oublier non plus que C. n'a pas vécu sur l'aide sociale, elle se retrouve coincée pour quelques mois tout au plus. Elle a déjà des stages de planifiés pour avril et une place de réservée pour le bébé dans un CPE. N'eut été de cette gêne passagère, elle avait déjà 3000$ d'amassés en crédit scolaire pour son petit garçon. Moi, c'est ça qui m'écoeure.
salut Kto, on se connaît pas mais je voulais juste te dire que pour ma part tu n'as pas à t'excuser non plus. Tu as dis ce que t'évoquais cette situation, tu l'as fais de façon intelligente et sans inutilement monter le ton, et tu as exprimé une pensée qui est partagée par des milliers de personnes.
C'est vrai en plus que les jeunes hommes ont parfois (j'ai bien écrit parfois!) tendance à évaluer la situation de la grossesse sous cet oeil financier, et je trouvais important d'y apposer mon point de vue.
J'ai lu moi aussi ton commentaire avant que tu l'effaces... et peut-être oui, que les jeunes femmes de 25 ans ont mieux à faire selon toi. Mais la seule question que tu as vraiment à te poser c'est toi, t'as envie de quoi et la fille avec qui tu es (ou sera!), elle a envie de quoi!... Le reste... Ça dépend de bien des choses. Et ça dépend surtout d'un choix, que je pense qu'il faut respecter. J'en ai des amis qui ont eu des enfants à 25 ans... et je me dis souvent que c'est rendu à 45 ans que nous les envierons ;o).
Faudrait pas oublier de pas mettre tout le monde dans le même panier siouplè ! Peu importe le panier...
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