samedi 26 février 2005

Il était une fois... un rêve brisé

Vous savez, notre gouvernement n’en est pas à une connerie près. J’ai parfois l’impression que tout est mis en œuvre pour que les gens défavorisés n’aient aucun moyen de se sortir de la pauvreté. Pire, on va jusqu’à pénaliser leurs enfants. Ma copine C. en est un bon exemple. Dès les premières années de son fils, maintenant âgé de neuf ans, elle a participé à un régime d’épargne-études. Pas beaucoup, une trentaine de dollars par mois depuis environ six ans. Trente petits dollars qui, étant donnée sa situation précaire, valent quand même leur pesant d’or. Mais bon, les enfants avant tout n’est-ce pas?

Il y a un peu plus d’un an, C. a donné naissance à un deuxième enfant, une petite fille. Elle a donc cessé de travailler pour s’occuper du bébé à temps plein. Malheureusement, sa prestation d’assurance emploi a pris fin l’automne dernier et, comme le papa a mis les voiles entre temps, mon amie doit maintenant avoir recours à l’aide sociale en attendant que la fillette ait les 18 mois requis pour être acceptée en garderie. Nulle intention ici d’abuser du système, ça saute aux yeux! Mais voilà qu’après avoir reçu deux ou trois maigres chèques de l’aide sociale, C. se fait dire qu’elle devra d’abord encaisser l’épargne étude de son fils. Sur papier, l’épargne représente environ 3000$. Sur papier seulement, puisqu’on ne remettra que 1500$ lors de l’encaissement. Sidérée, C. a tenté par tous les moyens de protéger son investissement, sans succès. On lui refuse même de transférer le placement sur le compte du père. Six ans d’économies pour les études de son enfant seront réduits à trois mois d’aide sociale. Tout ça pour quelques mois de gêne financière. Tout ça pour avoir mis 30$ par mois de côté pour l’avenir de son p'tit bonhomme. Tant pis pour elle! Elle n’avait qu’à le mettre dans des machines de vidéo poker à la place.

Bien sûr que j’ironise mais, entre vous et moi, n’est-ce pas un peu le message que le gouvernement envoie à toutes les C. du Québec? Si vous vivez sous le seuil de la pauvreté, n’allez surtout pas espérer que vos enfants auront la vie plus facile. N’allez surtout pas leur raconter que maman leur prépare un petit bas de laine puisque celui-ci risque de disparaître du jour au lendemain.

Monsieur Charest, et si c’était vous qui alliez raconter une histoire au petit garçon de C. ce soir?

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Les copines d'abord

Tant qu'à être dans la thématique des copines, je vous invite à aller visiter le site de Sylvie, mon amie depuis toujours (j'avais comme consigne de lui tenir la main pour traverser la rue sur le chemin de la maternelle!). Grande amante des formes et des couleurs, c'est avec son pinceau qu'elle s'exprime. Elle nous présente sa dernière série de toiles inspirée d'une phrase de Serge Fiori:

C'est blessant vivre en noir et blanc
quand t'as le cœur rempli de couleurs

Soit dit entre nous, j'ai un faible pour la toile intulée «Les Nageuses».
Bonne visite!

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mercredi 16 février 2005

Quand Big Brother dépasse la fiction

En lisant 1984, il y a de ça plusieurs années, j’ai eu un choc. Disons un léger choc. J’ai d’abord été frappée par le côté absolument visionnaire d’Orwell, par la justesse de ses propos. Mais en poursuivant ma lecture, j’ai rapidement réalisé que je savais déjà tout ça, que j’en avais l’intuition du moins, du haut de mes vingt ans. Plutôt que de m’apprendre quoi que ce soit, le bouquin avait réussi à me donner les mots pour décrire ces intuitions. Orwell a, en quelque sorte, bâti un monde de références: très rares sont les apparitions télévisuelles du président américain (pour ne nommer que celui-ci) qui ne me rappellent pas un passage de 1984. Si le propre des leaders politiques (j’aurais envie d’ajouter: et économiques) fut, à une époque, de dire ce que les gens voulaient entendre, il est maintenant de dire ce que les gens doivent croire. Les innombrables caméras dans les rues de la plupart des métropoles ont été installées pour notre sécurité, idem pour les scanners d’iris dans les aéroports, pour le droit à l’écoute de lignes téléphoniques privées, et j’en passe des bien pires.

Ce long préambule m’amène à un court encadré en page A2 de La Presse de ce matin qui a capté mon attention. En voici un extrait :

«Une école californienne oblige ses élèves à porter des dispositifs qui permettent de suivre leurs moindres mouvements. [...] les macarons sont munis d’un émetteur qui permet de garder la trace des enfants. Ils enregistrent leurs allées et venues lorsqu’ils passent devant des bornes installées à l’entrée des salles de classe et dans les toilettes [...]»

On ne parle pas ici de dangereux criminels récidivistes en liberté conditionnelle, il s’agit de jeunes adolescents qui fréquentent l’école. Qu’on garde un œil sur les délinquants passe toujours, mais qu’on oblige la totalité de la population étudiante d’une école à jouer au troupeau de bétail industriel, ça me dépasse. Non, ça me fait carrément peur. Au nom d’un besoin de protection des lieux contre le vandalisme dont seule une poignée de jeunes doit être responsable, des centaines d’enfants seront scannés plusieurs fois par jour comme de vulgaires boites de sardines à l’épicerie. Pour l’instant, il semblerait que ce soit un cas isolé, mais c’est déjà un cas de trop. Une école ou mille, où est la différence? À quand le code CUP sur chacun d’entre nous? Si les parents laissent passer l’usage de cet «outil de surveillance», à quoi ressemblera le monde de demain? J’ai beau m’insurger, je suis étouffée par un sentiment d’impuissance. Que peut-on faire en tant que société? Merde! Si vous le savez dites-le moi. J’en ai vraiment froid dans le dos.

Bon, il faut que je vous laisse là-dessus, mon télécran me signale qu’il est temps d’aller dormir.

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mardi 15 février 2005

Sans titre

Mes chers amis, vous avez été nombreux cette fin de semaine à me brasser la cage. Il est vrai que je devrais écrire plus souvent, mais bon, vous savez ce que c’est. Quelques-uns d’entre vous, à qui j’expliquais mon manque d’inspiration, m’avez dit que je devais me forcer, m’installer devant l’écran et m’imposer l’écriture. L’idée est valable, mais ceux qui me connaissent bien savent que je n’aime pas me forcer: dès que je sens une obligation, je me désintéresse illico. Pour moi, écrire sans inspiration ce serait comme baiser sans désir.

Alors patience! Quand j’aurai réellement quelque chose à raconter, vous serez les premiers avisés.

À moins que vous n'insistiez pour me voir feindre l’orgasme…

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Pensée du jour

Si une célibataire s’approvisionne en condoms de taille «large», est-ce là ce qu’on appelle de l’optimisme?