jeudi 24 novembre 2005

Appelez-moi... Galad

Au début du mois, Galad autour du monde a fêté son premier anniversaire. Tout a commencé un peu plus tôt quand une grenouille mélancolique, en visite à la maison, m’a fait découvrir son propre blogue, puis celui d’un autre copain aux propos pour le moins croustillants. De lectures en lectures, de liens en favoris, j’ai découvert qu’une copine avait des papillons dans l’estomac. Puis, un chauve qui m’est très cher a décidé de se mettre de la partie. La tentation était de plus en plus forte. J’y ai cédé.

Ce matin, à la demande de Daniel, je me suis retrouvée devant une classe de cégepiens, accompagnée de Jean-François et d’une Loutre aux yeux oranges. Le but de l’exercice : répondre aux questions d’une bande d’étudiants sur toutes sortes d’aspects relatifs à l’écriture d’un blogue. Une heure à jaser avec des jeunes très allumés, mais surtout à réfléchir sur nos propres motivations à écrire, sur nos sources d’inspiration. Quelle merveilleuse façon de clore cette première année d’écriture virtuelle!

Merci Dan!

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vendredi 18 novembre 2005

Passer au peigne fin (suite)

En voyant mon escorte enfiler ses gants de latex, j’avoue avoir eu un petit haut le cœur. Non mais, il y a sécurité et sécurité! Elle a dû voir l’appréhension dans mon regard puisqu’elle a enchaîné en disant que je n’aurais sûrement pas à retirer mes vêtements. Elle s’est contenté d'insérer ses mains sous ceux-ci et de les glisser partout sur ma peau. Dans cet aéroport plutôt froid, vous en conviendrez, cette fouille avait quelque chose d’apaisant : je n’étais soudainement plus un simple numéro, je venais de reprendre conscience de mon corps. Un peu trop tôt à mon goût, mon escorte m’a demandé, une fois de plus, de bien vouloir la suivre.

La quatrième étape consistait à refaire mes bagages. Nous sommes retournées aux trois grandes tables brunes où étaient étalés tous mes effets personnels. Une des deux dames en était à terminer de scanner un à un tous mes CD. L’autre m’a demandé de rassembler mes choses sur la table de droite et de commencer à les remettre dans mes sacs. D’une minute à l’autre, le technicien devait ramener mon appareil photo, mon discman et mon réveil-matin qui avaient été examinés au laboratoire. Beaucoup plus rapidement que dans ma chambre la veille, j’ai dû faire mes bagages : un gros sac de voyage, un sac à dos standard, un bagage à main et mon immense djembe dans sa housse. Tout devait être à la bonne place, il aurait été ridicule que ma shisha en verre se retrouve dans le cargo. En moins de dix minutes, tout était fait. Je me suis retrouvée comme à la case départ, mais toujours sans passeport et sans billet d’avion. Pour la première fois, j’ai osé parler sans qu’on ne m’ait adressé la parole. J’ai demandé à mon escorte s’il m’était possible de sortir fumer une cigarette, ce qui m’a été refusé. C’est à ce moment qu’un des hommes du début est venu me chercher pour l’embarquement. On a beau dire, ils ont le sens du timing ces Israéliens!

Il ne devait pas rester plus de vingt minutes avant le décollage. J’ai eu tout juste le temps de récupérer passeport et billet et d’enregistrer mes bagages avant de me rendre à la porte où était indiqué «Toronto». En entrant dans l’avion, j’ai été étonnée de voir qu’il pouvait y avoir autant de gens. Depuis mon arrivée, je n’avais rencontré qu’un docteur Belge avec lequel j’avais eu le temps d’échanger quelques mots et je commençais à me demander si je n’étais pas toute seule sur mon vol.

J’ai eu l’extrême bonheur de constater qu’on m’avait assigné un siège côté fenêtre. Je déteste profondément devoir m’asseoir au centre de l’avion, particulièrement quand je sais que le vol dure douze heures. Heureusement, les films étaient corrects, les repas mangeables et mon voisin de gauche pas trop causant. J’étais à la fois contente de rentrer au pays pour revoir ceux que j’aime, et triste de tourner la page sur près d’un an et demi d’aventure dans six pays. J’avais l’intention de repartir après un mois ou deux à Montréal mais, fidèle à mes habitudes, je n’avais pas de plan précis quant à ma destination prochaine. Finalement, j’ai vu Toronto, puis l’aéroport Pearson, puis je suis passée aux douanes et j’ai récupéré mes bagages. Je n’avais qu’une demi-heure devant moi avant le départ du vol pour Montréal, il me fallait faire vite.

À la porte, il y avait un préposé de la compagnie d’aviation qui remerciait les gens d’avoir voyagé avec Air-Machin. Quand ce fut à mon tour de sortir, on m’a prise par les épaules en me demandant de bien vouloir passer dans une autre pièce.

À suivre…

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vendredi 11 novembre 2005

Enfin, des photos!

Voici, en vrac, quelques photos du party d'halloween.








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mercredi 9 novembre 2005

Passer au peigne fin

En relisant mon dernier billet sur les méthodes de sécurité j’ai eu envie de vous raconter ma dernière sortie d’Israël. C’était à la fin du mois d’octobre 2001, soit environ six semaines après les attentats du WTC. Comme j’en étais déjà à ma troisième sortie du pays, j’étais on ne peut plus consciente de la nécessité d’arriver à l’aéroport Ben Gourion plusieurs heures à l’avance. J’étais donc à la porte dudit aéroport plus de deux heures et demie avant le départ du vol en direction de Toronto.

Dès que j’ai passé la porte, on m’a prise en charge. Quatre jeunes gens en uniforme m’ont entourée : le premier a quitté avec mon passeport, le deuxième avec mon billet d’avion, la troisième s’est emparée de mes sacs et la quatrième s’est emparée… de moi.

La première étape consistait à vérifier mes bagages. Après quelques questions d’usage, mon escorte m’a fait entrer dans une aile du bâtiment où deux jeunes femmes avaient commencé à étendre mes vêtement et mes objets personnels sur trois grandes tables brunes disposées en U. Inutile de préciser qu’après un an et demi sur la route, des objets personnels, ce n’est pas ce qui manquait! Outre mes vêtements, j’avais un djembé sénégalais de près de dix kilos, une grosse shisha (une pipe à eau typique du Proche-Orient) que j’avais achetée à rabais dans un Souk de Jaffa, des livres, des cahiers de notes, des photos, un discman et une centaine de disques, quelques roches (une très vieille habitude), des coquillages, etc. Toutes ces choses se sont retrouvées étalées sur l’une ou l’autre des tables brunes pour un premier inventaire. Ensuite, un technicien est venu chercher mon appareil-photo, mon discman et mon petit réveil-matin en plastique pour les faire inspecter au laboratoire. Quant aux deux femmes, elles ont commencé à scanner un par un, à l’aide de détecteurs de métal, tous mes effets. TOUS mes effets. Pendant qu’elles étaient à leur besogne, mon escorte, qui ne me lâchait pas d’un poil, m’a menée dans un bureau un peu en retrait.

Deuxième étape : vérification de mon identité et des détails de mon voyage. Dans le bureau m’attendait une autre femme derrière un ordinateur. Cette étape je la connaissais bien. C'était toujours la pire parce que je devais mentir : hors de question de dire que j’avais travaillé au noir pendant un an. Il me fallait non seulement avoir une histoire crédible, mais il fallait qu’elle concorde avec le baratin que j’avais inventé au ministère de l’intérieur quelques mois auparavant lors de la demande de prolongation de mon visa. La femme voulait TOUT savoir : les endroits où j’avais habité, les amis que j’avais eu, leurs noms, leurs pays d’origine, comment j’avais les moyens de voyager sans travailler, si je parlais hébreu, quels étaient les mots que j’avais appris, si j’étais allée dans des colonies, chez qui exactement et pourquoi, si j’étais allée à Jérusalem-Est ou dans la bande de Gaza, ce que j’étais allée faire en Égypte, pourquoi je n’avais pas d’adresse fixe à Montréal, etc. La plupart des informations étaient vérifiées par la femme dans son ordinateur. J’ai dû être crédible puisque mon escorte m’a reprise par le bras en me demandant de la suivre.

Troisième étape : enfin un peu de plaisir! Nous avons marché quelques minutes pour arriver, au détour d’un couloir, dans un réduit tout blanc. L’escorte m’a dit être désolée mais qu’elle devait faire ce qu’elle s’apprêtait à faire. Puis elle a enfilé des gants de latex.

À suivre…

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