samedi 28 janvier 2006

Nocturne en [dan] G majeur

Cette semaine, nous nous sommes offert, l’homme et moi, un séjour gastronomique à Québec. La nuit, nous avions une vue imprenable du haut de notre chambre au seizième étage et le soir nous nous bourrions la face à coup de repas cinq services bien arrosés, en compagnie d’un couple d’amis aussi gourmands que nous. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés installés à une table du restaurant Les Anciens Canadiens, ancienne résidence de l’auteur Philippe Aubert de Gaspé au XIXe siècle. Au menu : bison, sanglier, cerf, excellent vin et touristes français à volonté (les français, pas le vin). Bref, nourriture riche et facture salée. Que ne ferions-nous pas pour se dépayser un peu?

Réveillés au milieu de la nuit, nous nous sommes même offert le luxe d’un déjeuner au lit avant de retomber dans le sommeil. La belle vie quoi! Mais bon, comme tout ça ne se paye pas tout seul, nous avons bientôt dû nous résigner à revenir à Montréal.

Assise à la station de bus, je feuilletais le journal Le Soleil quand je suis tombée sur un article relatant l’histoire de cette jeune fille de 17 ans lâchement assassinée alors qu’elle travaillais, seule, de nuit. Suivait un dossier sur les travailleurs de nuit en général et sur les méthodes de sécurité souvent lacunaires avec lesquelles ceux-ci doivent composer. J’ai eu un petit pincement au cœur en pensant que je recommençais le boulot à 23h le soir même.

En arrivant au travail, alors que j’avais presque oublié cette histoire, je suis tombée sur un mémo m’avisant que je n’aurais désormais plus d’agent de sécurité la nuit.

Est-ce que c’est moi, ou mes supérieurs ont vraiment le sens du timing?