Faudrait pas Charrier!
Chacun d’entre nous a déjà entendu, à l’adolescence, un de ses parents lui crier : « tant que tu resteras sous mon toit, tu devras te plier aux règles de la maison! ». En vieillissant, nous nous sommes rendu compte que l’assertion n’était pas aussi stupide qu’elle en avait l’air. Aujourd'hui, si nous avons envie de fumer une cigarette en buvant notre double espresso, nous n’irons pas dans un café non fumeur et si nous mourrons d’envie de nous faire bronzer en costume d’Ève, le Yémen ne figurera forcément pas dans la liste de nos destinations vacances. Ça va jusqu’à maintenant? Parfait, je poursuis.
Imaginez que vous vous sentiez persécutés dans votre pays ou que, pour quelques raisons économiques ou autres, vous ayez envie de déménager ailleurs dans le monde. Une des premières chose à faire serait probablement d’évaluer vos priorités dans la vie et de voir si le pays d’accueil vous permettrait de vivre en accord avec ces valeurs. Par exemple, si vous êtes contre le port d’armes à feu, vous n’irez pas vous installer au Texas. De la même façon, s’il est primordial pour vous que votre fille aînée poursuive ses études universitaires, vous ne choisirez probablement pas l’Afghanistan. Tout le monde suit? Vous là derrière, ça va? Merci.
Vous n’êtes probablement pas sans savoir qu’un tribunal d’arbitrage appuyé sur la Charia, l’Institut Islamique de la Justice Civile, a été annoncé en Ontario il y a deux ans. Hier des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes pour s’opposer à sa création : à Toronto et à Montréal, mais aussi à Paris et à Londres. Même Amnistie Internationale a mis le Canada en garde contre le recours à des lois religieuses aussi discriminatoires. Bien entendu ce tribunal ne trancherait que dans les cas de litiges familiaux : divorces, garde des enfants, héritage. Mais n’est-ce pas dans ces domaines justement qu’il y a le plus de discrimination envers la femme? Selon la Charia, en cas de divorce, la femme ne reçoit une pension alimentaire que pendant quatre mois et dès que les enfants atteignent l’âge sept ans (pour les garçons) ou neuf ans (pour les fillettes), leur garde est automatiquement accordée au père.
Si tout le monde est heureux avec la Charia dans les pays musulmans – ce dont je me permets de douter – ça les regarde. Cependant, du moment qu’ils ont choisi le Canada comme pays d’accueil, il me semble logique que les immigrants se doivent de respecter les mêmes lois que les autres citoyens et qu’ils doivent être jugés devant les mêmes tribunaux. Rien ne les empêche de choisir le médiateur de leur choix : les rabins, imams ou autres prêtres seront ravis de trancher dans les petit conflits du quotidiens. Mais en faisant appel à la justice, les musulmans, comme nous tous, doivent faire appel à LA justice canadienne et non pas à une justice qui fait leur affaire.
En terminant, un exemple d’ordre personnel : à plusieurs reprises ces derniers mois, j’ai dû écrire des rapports à mes supérieurs parce que des agents de sécurité musulmans, bien que travaillant sous ma supervision, n’acceptaient pas de se plier à mes directives. Encore la semaine dernière, l’un d’entre eux m’a intimé – en plaçant son index à deux centimètres de mon nez – de « bien faire attention à la façon dont j’oserais lui adresser la parole à l’avenir ». J'imagine qu'il n'a pas encore appris qu'au Canada, la femme est l'égale de l'homme. Y a t’il quelqu’un ici qui croit que d’accorder l’accès à un tribunal parallèle basé sur la misogynie ferait en sorte que cet homme apprenne à respecter la femme?
À mon tour d’avoir envie de crier haut et fort : « tant que vous résiderez dans ce pays, vous devrez vous plier à ses règles! ». Non mais, y’en a marre à la fin.
Imaginez que vous vous sentiez persécutés dans votre pays ou que, pour quelques raisons économiques ou autres, vous ayez envie de déménager ailleurs dans le monde. Une des premières chose à faire serait probablement d’évaluer vos priorités dans la vie et de voir si le pays d’accueil vous permettrait de vivre en accord avec ces valeurs. Par exemple, si vous êtes contre le port d’armes à feu, vous n’irez pas vous installer au Texas. De la même façon, s’il est primordial pour vous que votre fille aînée poursuive ses études universitaires, vous ne choisirez probablement pas l’Afghanistan. Tout le monde suit? Vous là derrière, ça va? Merci.
Vous n’êtes probablement pas sans savoir qu’un tribunal d’arbitrage appuyé sur la Charia, l’Institut Islamique de la Justice Civile, a été annoncé en Ontario il y a deux ans. Hier des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes pour s’opposer à sa création : à Toronto et à Montréal, mais aussi à Paris et à Londres. Même Amnistie Internationale a mis le Canada en garde contre le recours à des lois religieuses aussi discriminatoires. Bien entendu ce tribunal ne trancherait que dans les cas de litiges familiaux : divorces, garde des enfants, héritage. Mais n’est-ce pas dans ces domaines justement qu’il y a le plus de discrimination envers la femme? Selon la Charia, en cas de divorce, la femme ne reçoit une pension alimentaire que pendant quatre mois et dès que les enfants atteignent l’âge sept ans (pour les garçons) ou neuf ans (pour les fillettes), leur garde est automatiquement accordée au père.
Si tout le monde est heureux avec la Charia dans les pays musulmans – ce dont je me permets de douter – ça les regarde. Cependant, du moment qu’ils ont choisi le Canada comme pays d’accueil, il me semble logique que les immigrants se doivent de respecter les mêmes lois que les autres citoyens et qu’ils doivent être jugés devant les mêmes tribunaux. Rien ne les empêche de choisir le médiateur de leur choix : les rabins, imams ou autres prêtres seront ravis de trancher dans les petit conflits du quotidiens. Mais en faisant appel à la justice, les musulmans, comme nous tous, doivent faire appel à LA justice canadienne et non pas à une justice qui fait leur affaire.
En terminant, un exemple d’ordre personnel : à plusieurs reprises ces derniers mois, j’ai dû écrire des rapports à mes supérieurs parce que des agents de sécurité musulmans, bien que travaillant sous ma supervision, n’acceptaient pas de se plier à mes directives. Encore la semaine dernière, l’un d’entre eux m’a intimé – en plaçant son index à deux centimètres de mon nez – de « bien faire attention à la façon dont j’oserais lui adresser la parole à l’avenir ». J'imagine qu'il n'a pas encore appris qu'au Canada, la femme est l'égale de l'homme. Y a t’il quelqu’un ici qui croit que d’accorder l’accès à un tribunal parallèle basé sur la misogynie ferait en sorte que cet homme apprenne à respecter la femme?
À mon tour d’avoir envie de crier haut et fort : « tant que vous résiderez dans ce pays, vous devrez vous plier à ses règles! ». Non mais, y’en a marre à la fin.
Libellés : Opinions, Sois cool le monde est bizarre
9 Comments:
Ton commentaire me rassure, Kayenne. Je dois avouer avoir eu un peu peur que les gens se contentent de me taxer de raciste, quand je n'essayais que de défendre notre charte des droits et libertés.
Merci à toi.
J'avais un reve un jour de monter mon propre show d'humour au Quebec. Avec le but premier de de-stupidiser l'humour quebecois et de deux, insulter le plus de gens possible. J'aurais completement change le visage du spectacle au quebec. Galad, j'aurais utilise ton texte et Kayenne, plusieurs de tes mots bien choisis, pour pimenter mon texte deja bien epice. En passant, le titre de mon spectacle revolutionnaire s'appellait "Si t'es pas content, reste che vous". Et l'absence du "Z" au mot est voulue, histoire de demontrer le denivellement vers le bas.
N.E. le titre du spectacle dont tu parles, ça ne ferait pas un peu Yvon Deschamps comme concept?
Et puis, je ne sais pas si c'est moi qui comprend mal ton propos, mais je n'ai tenté ni de faire de l'humour (sinon un peu dans la forme afin d'alléger le texte qui aurait pu sembler lourd), ni d'insulter qui que ce soit.
Justement je voulais refaire un topo la-dessus..
Bon..L'entrevue on l'a fait quand?
Quand tu veux Bertrand ;o)
Et tiens, pourquoi pas autour d'un billard? Ça fait longtemps...
Galad: On dit qu'il faut être tolérant, mais jusqu'à quel point? C'est là un gros problème d'éthique. Il me semble que l'islam complet oppresse la femme.
Plus loin que ça, je trouve que la religion est oppressante, point... mais ça c'est mon point de vue.
N.E.: Frustré(e)?
je me demandais quand je trouverais un texte sur les blogues traitant de ce sujet épineux. J'avais bien envie de le faire moi-même, mais tu m'as devancée. Tout cela pour dire que je me vomirais les tripes si la Charia devenait une loi ici au même titre que les autres lois canadiennes. Que ceux qui le désirent passent par un tribunal religieux pour régler leurs litiges AVANT de passer par les lois, c'est correct. Mais il me semble primordial que les lois qui régissent le pays ne soit pas entachées de religion. Surtout quand celle-ci pose encore un regard infantilisant sur les femmes.
Tout à fait Mathilde.
De toute façon, on dit bien LA justice et non LES justices. Nous nous sommes mis d'accord sur un système de lois et s'il doit changer un jour ce sera pour tout le monde.
Il y a encore des dizaines de pays qui conjuguent politique et religion, pourquoi choisir d'immigrer ici plutôt que là-bas?
Tu seras contente d'apprendre que l'Ontario a définitivement rejeté la Charia aujourd'hui même!
Publier un commentaire
<< Retour chez Galad