samedi 29 juillet 2006

Mycologie 101

C'est connu, je ne suis pas la meilleure des cuisinières, mais je pouvais toujours me vanter d'avoir relativement la main avec mes plantes. Un seul décès depuis les trois dernières années: un Dieffenbachia quasi centenaire, probablement mort de vieillesse. J'étais folle de joie, au début de l'été, en installant des bacs à fleurs un peu partout sur la terrasse. Ok, ce n'était que de banales Impatientes (ombre oblige), mais c'était joli. Eh oui, c'était. Depuis, les herbes sauvages qui poussent dans le gravier tout autour dépassent considérablement en hauteur mes petites merveilles de moins en moins colorées, et de moins en moins merveilleuses il faut l'avouer. Trop d'eau? pas assez? canicule? Toujours est-il que ce qui devait égayer la terrasse lui donne maintenant une allure plutôt morbide. M'enfin... j'aurais pu me féliciter d'avoir au moins gardé ma tentative de rosier sauvage à l'intérieur, bien en sécurité devant la fenêtre du salon, si elle n'avait pas aussi rendue l'âme la semaine dernière. Peut-être que les champignons qui poussaient à une vitesse vertigineuse dans le pot auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Ils étaient énormes, presque aussi gros que ceux qui poussent allègrement sur le mur de la salle de bain.

Qu'est-ce que tu dis chéri? Comment ça on n'écrit pas des choses comme ça? Pourquoi ne pourrais-je pas parler des champignons de la salle de bain? On ne doit quand même pas être les seuls dans le quartier à avoir des champignons sur le mur de la salle de bain? Ah ouais, tu crois? Eh bien, peut-être suis-je passée maître es mycologie sans le savoir...

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jeudi 27 juillet 2006

Insomnie

À l'approche des "First Outgames of Montreal", tout le monde se demande qui serait chargé de la fouille d'un transsexuel qui se ferait arrêter par les policiers. Serait-ce un homme ou une femme? Oui oui, tout le monde se pose la question, même moi j'ai passé trois jours sans fermer l'oeil. Mais ce matin, grâce à Cyberpresse, je pourrai dormir sur mes deux oreilles. En allant faire un tour ici, vous apprendrez comme moi que les fouilles des transsexuels se font souvent par un policier ET une policière. La femme se charge du haut de la ceinture et l'homme du bas. C'est bien fait, non?

Mais attendez, qu'est-ce qui arrive quand un des officiers est gai, ou lui-même transsexuel?

Un mouton, deux moutons...

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lundi 24 juillet 2006

Bilan

Si j'avais à faire le bilan de cette première semaine à mon nouvel emploi, il serait certainement positif: les repas, fournis, sont très bons, mes nouveaux collègues sont plutôt sympathiques et mes supérieurs semblent me faire une confiance aveugle. Sans compter que j'ai moins de responsabilités et que je ferai plus de sous. La classe, quoi!

Ne reste plus qu'à m'habituer au port du bas de nylon…arghhh.

mercredi 19 juillet 2006

Douce jalousie

Jusqu'à tout récemment, j'attendais avec impatience nos petits moments ensemble. Nous avions notre petite routine: le samedi il sortait habituellement avec ses potes (c'était sa soirée de gars qui s'éternisait souvent jusqu'au lever du jour) mais le dimanche, comme pour se faire pardonner, m'était entièrement consacré. Nous commencions la journée bien écrasés devant la télé, puis, quand il faisait beau, nous allions marcher sur la montagne au son des tam-tams. Nous nous asseyions dans l'herbe et profitions de notre chance d'être là, ensemble. La semaine, c'était un peu plus difficile: il passait ses journées entières entre l'université et son boulot et ses soirées dans ses livres. Mais toujours, sans exception, il finissait par venir me rejoindre dans le lit où je l'attendais dans un demi-sommeil. Il me caressait doucement, du bout des doigts, comme s'il avait eu peur de me réveiller puis s'endormait à son tour.

Pendant des années, cette routine ne subit aucun changement. Notre amour suffisait à égayer notre quotidien, autant dans les froides journées d'hiver que dans les canicules estivales. Mais voilà qu'en mai dernier j'ai commencé à remarquer des petits changements chez lui: il a d'abord repris l'habitude de s'asperger de ce parfum qui dormait dans l'armoire de la salle de bain, puis il a commencé à se raser de près tous les matins. Jusque-là je n'avais rien à craindre, il était toujours aussi épris de moi et notre routine était intacte. Puis, au fil des semaines, il commença à rentrer plus tard, parfois à la nuit tombée. Je l'entendais aussi chuchoter au téléphone avant de venir me rejoindre au lit. Je dû me rendre à l'évidence: il y avait quelqu'un d'autre. Je ne laissai rien voir de ma jalousie, espérant que tout cela n'était que folie passagère, même quand il l'invita à la maison la semaine dernière en me la présentant comme «une amie». À ce moment-là, elle me regarda avec tant de condescendance que j'eus tout de suite le sentiment que mes jours avec lui étaient comptés.

Ce matin, j'ai appris que j'irais vivre à la campagne. Monsieur Kerouac est venu me chercher à la maison, avec son gros camion rouge. Mes gémissements et mes jappements n'ont rien changé. La dame a gagné, mon histoire d'amour est terminée.

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dimanche 9 juillet 2006

Quel manège!

Quand il a su que je n'y étais pas allée depuis près de quinze ans, Francis m'a fait promettre de l'accompagner à La Ronde cet été. Vendredi dernier était la journée parfaite: il était en congé, j'étais en vacances et le soleil était au rendez-vous. Nous étions donc postés à l'entrée avant même l'ouverture des portes, entourés de quelques familles, d'une ribambelle de jeunes adolescents le fond de culotte aux chevilles et le t-shirt aux genoux et de leur équivalent féminin plus dénudé que jamais. [Il est étonnant de remarquer à quel point la longueur des vêtements des garçons est inversement proportionnelle à la longueur des vêtements des jeunes filles. Le bon vieux Héraclite avait raison: rien ne se perd, rien ne se crée.] À peine quelques minutes ne me furent nécessaire pour réaliser que La Ronde n'était plus ce que j'avais connu: les nouvelles montagnes russes (Goliath, Vampire et compagnie) n'ont décidément rien à envier au Boomerang et au Super Manège. De dix heures le matin jusqu'à onze heures du soir, j'ai rit aux éclats et j'ai crié à m'en arracher les cordes vocales (et à en défoncer les tympans de Francis). Mais j'ai aussi été irritée, très irritée. Vers la fin de l'avant-midi, quand il y eu suffisamment de monde pour créer des files d'attente pour les manèges, j'ai été témoin (et victime) d'un tout autre manège: les jeunes adolescents arrivaient, à coups de pardon madame et de pardon monsieur, à se faufiler jusqu'en tête de file. Personne ne les arrêtait, si bien qu'ils n'attendaient pour aucun jeu. En adulte responsable (et un peu pédagogue, il faut l'avouer) j'ai décidé que les prochains ne passeraient pas. «- Pardon madame. - Quoi? - Mes amis sont devant. - Pas mon problème, qu'ils viennent te rejoindre derrière.» J'étais fière de mon coup, il faut bien que quelqu'un leur apprenne à vivre, jusqu'à ce que je réalise que les jeunes me contournaient en passant sous la barrière et reprenaient leur manège un peu plus loin. Encore une fois, personne ne les arrêtait. Toute la journée, dès qu'un jeune se frappait à mon air bête, il se contentait de me contourner en affichant un sourire de vainqueur. À quelques reprises, j'ai bien essayé d'expliquer aux plus jeunes ce qu'était le respect, mais en vain. Pour eux, le respect est une chose qu'on leur doit. Point à la ligne.

Comment ne pas devenir enragé devant de telles situations? Sommes-nous rendus mous au point de laisser des enfants de onze ou quatorze ans faire la loi? Où sont les parents pendant ce temps? Je me suis rappelé la réponse de l'ami Stéphane, alors que je m'insurgeais contre les jeunes Ontariens en visite à Montréal pour le springbreak: «Les parents ont démissionné» qu'il m'avait dit. «Ils ont tenté d'élever leurs enfants pour un temps puis, quand c'est devenu difficile, ils ont jeté les gants.» Une seule génération me sépare de ces jeunes, pourtant quand j'avais leur âge, un adulte était un parent, il représentait l'autorité: il avait le droit de nous gronder si on faisait des conneries, et le devoir de nous soigner si on s'écorchait un genou. Aujourd'hui, on dirait que même le parent n'a plus le droit de gronder. Ou peut-être, comme le pense Stéphane, n'en a-t-il seulement plus envie.

Je me demande si le monde de demain sera à l'image de cette nouvelle génération: sans respect et sans justice. Je me demande aussi si je deviendrai une de ces vieilles femmes frustrées contre les jeunes d'aujourd'hui.

Finalement, je me demande lequel des deux me fait le plus peur…

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samedi 1 juillet 2006

Secrets des tas.

Il y a les chefs des tas,
les affaires des tas,
le conseil des tas,
les sociétés des tas,
le secrétariat des tas,
les archives des tas,
les départements des tas,
les ministères des tas,
les bourses des tas,
les organismes des tas,
l'université des tas...

Et après on se demande pourquoi la politique sent mauvais!

(Allez, faut me pardonner, j'suis en vacance...)

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